Mois : août 2021

Semaine du 30 août au 5 septembre 2021

Lundi 30 août / Roccela Ionica – Reggio de Calabre

Départ aux aurores. Les prévis météo se sont encore plantées. La première partie du trajet nous voit cahoter dans tous les sens. Ce n’est qu’en arrivant à la pointe de la semelle, que la houle s’allonge puis diminue. Les montagnes bordent l’horizon et la plage le littoral. Les villages semblent assez pauvres. Ici pas de belles et grandes villas, mais des immeubles à l’aspect assez délabré ou des maisons bricolées. La centrale électrique que nous passons est désaffectée et les installations rouillées.
Bientôt nous apercevons la Sicile devant nous. Mais nous contournons le bout de la botte et amorçons la remontée vers le nord. Reggio de Calabre s’étale largement sur la côte, plus basse maintenant. Nous entrons dans la petite partie du grand port, réservée à la plaisance. Ce n’est pas un endroit de rêve. Nous sommes coincés entre le haut mur de la digue et en face deux routes, deux voies de chemin de fer et une rangée d’immeubles pas très esthétiques. Il faut dire que la ville a subi un terrible tremblement de terre en 1980, sans parler des bombardements de la dernière guerre. Pour couronner le tout, l’eau est agitée et nous devons installer des amarres équipées de gros ressorts d’acier, pour amortir les mouvements du bateau. Nous serons bercés cette nuit.

Mardi 31 août / Reggio de Calabre – Tropea

Nous quittons sans nous retourner le port de Reggio de Calabre et nous enfonçons dans le détroit de Messine. La Sicile est couronnée d’un nuage rose qui cache l’Etna. Le soleil levant illumine Messine. La circulation est intense, tant dans le sens nord-sud qu’en traversée entre l’Italie continentale et la Sicile. Nous passons comme en 2018 entre les immenses pylônes d’alimentation électrique de l’île par le continent, ainsi qu’entre Charybde et Scylla (sans en subir les conséquences).
La mer tyrhréniènne est calme. Nous avions presque oublié la joie de glisser sur une surface quasi-plate. Quelques dauphins fendent la surface un moment à proximité du bateau. La côte moins austère et battue par les vents, devient plus touristique. Au loin la pyramide du Stromboli crache son petit nuage de chapeau.
Nous atteignons les hautes falaises surmontées de la vieille ville de Tropea, où nous avions fait escale avec Heeren XVII. La marina est fleurie et accueillante. On nous désigne une place au quai principal, juste en face de la pizzeria et de la piscine. La chaleur est accablante en ce début d’après-midi. Nous attendons un peu pour nous lancer à l’assaut de la vieille ville. Quand nous arrivons en haut, après l’ascension, nous sommes surpris par la foule qui déambule, se désaltère aux terrasses ou déguste les fameuses glaces italiennes aux parfums variés. L’accès se fait aussi par la route à l’arrière de la ville.
Nous retrouvons la rue principale et le petit belvédère sur la mer, entre les hautes maisons, où se pressent les touristes pour jouir de la vue plongeante sur la mer et la plage, bordée d’eau turquoise et se prendre en selfie devant le Stromboli.
Journée puis escale très agréable à Tropea, après notre progressions rapide et nos arrêts utilitaires, depuis les Pouilles.

Mercredi 1er septembre / Tropea – Cetraro

Mer d’huile et très peu de vent durant les sept heures du trajet pour Cetraro (au moteur donc). La côte reste montagneuse et assez verdoyante, parsemée de petits villages et de maisons isolées dans la nature.
Cetraro, du moins la partie où se trouve le port, n’a pas beaucoup de cachet. Nous y faisons une escale « pratique » avec une marche d’une bonne heure pour nous dégourdir les jambes et faire quelques emplettes au LIDL (perdu dans la banlieue). Nous avions fait escale en 2018 avec Heeren XVII notre précédent Moody et donc pas de grosse surprise, l’entrée du port est toujours ensablée et un peu délicate d’accès.
Le port n’est pas surchargé, nous sommes trois bateaux au ponton visiteurs. Nos voisins sont turcs et sympathiques. Ils viennent d’acheter en co-propriété un voilier Jeanneau en France, au Cannet en Roussillon et retournent en Turquie, à Marmaris, avec. Nos routes sont quasiment les mêmes, en sens inverse, à l’exception de la Grèce orientale et de la Turquie, qui restent à explorer pour nous.

Jeudi 2 septembre / Cetraro – Sapri

Nous avions envisagé un mouillage forain dans une petite baie pour cette nuit. Mais en sortant de Cetraro, la mer désordonnée et le vent nous ont fait changer d’avis. Nous nous sommes donc dandinés jusqu’à la marina de Sapri, en suivant le littoral montagneux toujours assez verdoyant et ses petits villages, tour à tour perchés ou collés à la côte.
Nous avons profité de notre arrivée assez tôt dans l’après-midi pour faire migrer l’annexe du pont avant, à sa place dans le coffre arrière, avec l’aide salutaire de deux italiens, qui rentraient de balade et passaient sur le ponton. Nous nous sommes lancés dans une expédition « super-market » pour approvisionner de l’eau minérale plate et balade. Dommage que les routes (étroites) ne soient souvent pas équipées de trottoirs.
Le soir, nous nous sommes retrouvés seuls, présents à bord, sur le ponton visiteur…. mais au calme et à l’abri des rafales de vent.

Vendredi 3 septembre / Sapri – Amalfi

Nous avons changé notre plan en cours de route. Au lieu de faire escale à Agropoli (sans grand intérêt), nous avons poursuivi un peu plus notre route jusqu’à Amalfi, puisque la mer était calme. Nous y avions fait escale en 2018 et nous savions que c’était un joli coin. La montagne est imposante et la petite ville et les maisons environnantes sont accrochées comme des boules de Noël à un sapin. Agnelo, le gérant de la partie quai du port était toujours en activité et nous a réceptionnés, avec son jeune aide. Le jeune homme est monté à bord et a tiré sur les pendilles et serré les amarres (bon service). Il y avait pas mal de clapotis dans le port à cause des allées et venues incessantes des vedettes de touristes. Nous pensions qu’il cesserait le soir, quand tout le monde serait rentré au bercail. Nous sommes allés faire un tour dans la vieille ville. J’ai dû refaire les mêmes photos que la dernière fois. Puis nous avons dîné au restaurant le plus proche du bateau, qu’on nous avait recommandé. Les plats étaient très bons, J’ai juste recraché prestement l’abominable première bouchée de ce que j’avais pris pour une pâte croustillante et qui était en fait une croute de sel, sous mon filet de loup.
Quand nous sommes retournés au bateau, il ballotait comme un bouchon dans un shaker. Nous avons levé la passerelle bien haut et sommes allés nous coucher. Mais à une heure du matin, la houle a encore augmenté et quelque chose à l’avant du bateau s’est mis à cogner. C’était l’orin (bouée en plastique dur) dans la baille à mouillage qui cognait contre la cloison. Les mouvements du bateau étaient si violents, que nous n’avons pas risqué d’y remédier. La nuit s’est terminée sans que nous puissions nous rendormir, tellement nous étions bringuebalés dans tous les sens.

Samedi 4 septembre / Amalfi – Procida

Après notre nuit d’enfer, sans avoir quasiment dormi, à cinq heures nous nous sommes levés et à six Agnelo est arrivé, comme il l’avait promis. Il nous a aidé à récupérer les câbles électriques et tirer les amarres (nous avions rentré la passerelle la nuit pour l’empêcher de tomber à l’eau). Nous sommes sortis du port en espérant que ce serait mieux dehors. Hélas, mille fois hélas, s’il n’y avait plus le risque de choc contre les autres bateaux et le quai, la houle était là et bien là et nous a accompagné avec force jusqu’au passage entre le continent et Capri à Bocca Piccola. Ensuite elle s’est un peu calmée en restant désordonnée. Quand nous sommes enfin arrivés à Procida, nous avons soufflé de soulagement. Ici le port est bien abrité et à quai, le bateau ne bouge quasiment pas. Un délice. Procida est très proche de Naples et desservie par un grand nombre de ferries. Ils se succèdent au port de commerce, où voyageurs et voitures se pressent pour monter ou descendre dans un joyeux bazar. Nous avions visité l’île à vélo en 2018. Cette fois, nous sommes restés à proximité du bateau. 
En fin de soirée nous avons été entourés de bateaux à moteur chargés de familles avec enfants et chiens, tous plus bruyants les uns que les autres. Les gamins se sont mis à jouer au ballon sur le quai, qui est assez large et bien sûr le ballon est régulièrement tombé à l’eau. Les gosses ont chouiné, les parents ont crié, le roquet a aboyé et ça a duré toute la soirée. Ensuite on s’est calfeutrés dans l’habitacle avec la clim et on n’a quasiment plus rien entendu, tout en étant au frais.

Dimanche 5 septembre / Procida

Journée de repos pour recharger nos batteries. La terre arrête enfin de bouger sous nos pieds. Lessive, balade, rangement, lecture, petite marche jusqu’au quai des ferries. L’animation y est telle que nous fuyons rapidement pour retrouver le calme du bateau. Car c’est la fin du week-end et petit à petit le quai visiteurs se vide autour de nous. Le soir arrivé, nous restons seuls avec un autre voilier, dont les occupants sont absents. Quelle différence avec le bruit de la veille!

Le Montenegro

Billet d’humeur d’Emile sur l’arrivée au Montenegro :

Et la médaille  d’or (JO oblige) des tracasseries administratives revient au Monténégro !

Le vécu de notre arrivée à Bar : une heure avant l’heure prévue de notre arrivée, je téléphone à la marina de Bar qui me dit OK pour nous accueillir pour une nuit. On me demande si j’ai fait la formalité de sortie d’Albanie à Durrës (clearance) ce que nous avons fait. Donc, il me dit que nous pouvons venir directement à la Marina, mais qu’il faut appeler sur la VHF canal 9 quand on arrive au port.

J’appelle donc sur le 9, quand on est juste devant Bar et là on me dit qu’il nous faut d’abord aller avec le bateau dans la zone de quarantaine pour effectuer les formalités, d’abord à la police du port. Nous nous amarrons dans cette zone de stand-by, près des bateaux militaires gris. Je vais à la police et là on me dit qu’il faut d’abord aller au Harbour Master plus loin en ville. Je m’y rends. ,Là une fonctionnaire (très) zélée me demande tous les papiers, pièces d’identité etc … Elle me dit : « mais il manque votre permis bateau », je lui explique qu’en France il n’est pas nécessaire pour le voilier, mais rien à faire,  il me faut donc retourner au bateau récupérer mon permis bateau.

Quand je reviens au Harbour Master office, il est plus de 15h et du coup c’est un autre agent qui est là. Re-belote, finalement tous les papiers sont là, il faut payer le droit d’entrée sur le territoire. Mais la machine à cartes bancaires est deux étages plus haut, où elle est branchée au mur. J’acquitte donc les 27€ de droits et nous redescendons finir les formalités. L’employé me remet des vignettes rouges poinçonnées pour une semaine, à coller sur le bateau.

Puis retour au poste de police, re-papiers… Je croyais en avoir fini, mais non il faut passer aux douanes, plus loin dans le bâtiment. Là j’ai l’impression de sortir un fonctionnaire de son sommeil, il me reçoit en chaussettes, photocopie tous les papiers, puis me dit OK.

Retour au bateau, nous mettons le cap sur la marina. On nous indique le quai 7 pour nous amarrer. Puis l’agent du port sur le quai prend nos papiers que nous devrons récupérer au bureau de la marina, quand nous aurons payé les 75€ pour la nuit. Au bureau de  la marina la personne de permanence imprime deux documents différents en 3 exemplaires chacun, qu’il me faut tous contre-signer.

Fin des formalités ! nous pouvons retourner au bateau et profiter de la vue du port et de la ville, qui a l’air sympa d’ailleurs ….

Petite question au lecteur : vous ne pensez pas qu’il manque quelque chose d’important  ??? 

A aucun moment on nous a demandé un certificat de vaccination ou un test PCR, en ces temps de recrudescence du variant Delta, c’est quand même un comble !

Moralité de l’histoire : toutes ces tracasseries et formalités administratives diverses donnent certes du travail et une raison d’exister professionnellement à des tas de gens et occupent des bâtiments publics plutôt vieillots, mais quand même !!!


Extraits d’informations glanées sur internet par EMILE:


LE MONTÉNÉGRO, LE NOUVEAU MONACO DE L’EUROPE DE L’EST
La perle de l’Adriatique

Le Montenegro est situé dans les Balkans. Son territoire qui a, de façon approximative, la forme d’un losange est bordé par 4 pays et la mer Adriatique.
Le Monténégro s’étend depuis les hautes montagnes jusqu’à une étroite plaine côtière de deux à six kilomètres de large mais ne dispose pas de port important en raison d’un littoral très accidenté.
Ce large débouché sur la mer est donc essentiellement voué au tourisme offrant de belles perspectives de résidences secondaires et d’investissements immobiliers.
Cette côte s’étire sur 295 km dont 72 km de plages et comporte de nombreux anciens villages préservés.
Porto Monténégro est devenu le nouveau point de chute méditerranéen de la Jet Set, avec une multitude d’appartements de luxerestaurants et hôtels haut de gamme.
Sa situation exceptionnelle, sur la Baie de Boka, avec des paysages saisissants et époustouflants, en fait un vrai ancrage pour rayonner dans le pays.
Près de 850 places pour les yachts sont prévues, dont 250 sont conçues et dédiées aux superyachts.
LE MONTÉNÉGRO ATTIRE BEAUCOUP D’INVESTISSEURS ÉTRANGERS POUR LES RAISONS SUIVANTES :

  • Les entreprises étrangères ont les mêmes droits que les entreprises nationales.
  • Le système de taxes est l’un des plus compétitifs d’Europe (taux à 9%).
  • La main d’oeuvre est qualifiée et les salaires relativement bas.
  • L’euro est la monnaie nationale.
  • Les démarches de création d’entreprise sont simples et rapides (il suffit de quatre jours pour créer une entreprise).
  • Le pays est démocratique et politiquement stable.

UN PETIT PAYS QUI VISE À DEVENIR LE POINT DE CHUTE DU PLACEMENT IMMOBILIER DES ANNÉES À VENIR.
LA DESTINATION PHARE DEPUIS QUELQUES ANNÉES

L’Adriatique en plein essor…
LES LACS OU LA MONTAGNE …

Mais le développement immobilier et les projets ne se cantonnent pas à la région côtière. Le dépaysement et la beauté des paysages se trouvent à l’intérieur du pays, que ce soit à la montagne ou autour des lacs et de la mer intérieure qui se présente comme un fjord avec des baies tel que celle de Kotor.

Le gouvernement du Monténégro a fait du développement du tourisme une priorité et veut faire du tourisme un des secteurs majeurs de l’économie du pays.

LE GOUVERNEMENT MONTÉNÉGRIN FAVORISE LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS TANT DANS LE DOMAINE TOURISTIQUE D’IMMOBILIER.
Après le succès de Porto Montenegro, d’autres projets de marinas sont en cours de concrétisation dans les bouches de Kotor. Cette baie, composée de plusieurs golfes intérieurs, s’impose désormais comme un haut lieu du yachting international ainsi que du tourisme de luxe.

Petit Etat, mais grands projets.

Très grands projets, frisant la mégalomanie. Avec ses 13 800 km2 pour 620 000 habitants, le Monténégro affiche de réelles ambitions qui pourraient paraître démesurées. Certes, le pays dispose d’atouts naturels évidents. Situé sur la rive sud-est de la mer Adriatique, face à l’Italie, il profite d’une situation géographique idéale, entre la Croatie, l’Albanie et la Grèce. Trois cents kilomètres seulement de côtes bordées par les eaux bleues de l’Adriatique, en comptant les bouches de Kotor, qui représentent à elles seules le tiers du littoral monténégrin… En s’enfonçant de 14 milles (26 kilomètres) à l’intérieur des terres, cette étendue d’eau de mer, qui ressemble à s’y méprendre à un fjord, s’éparpille en plusieurs golfes, se rétrécit en son milieu, pour ensuite déboucher sur la grande baie qui baigne la vieille ville de Kotor. Un bassin protégé d’une cinquantaine de milles (92,5 kilomètres) de rives, ceinturé par des collines et des montagnes culminant à 1 700 mètres…

Un décor fabuleux, dans lequel s’égrènent criques sauvages, villages de pêcheurs et cités médiévales, le tout classé par l’Unesco au Patrimoine de l’humanité en 1999. Bien évidemment, les bouches de Kotor – ou « Boka Bay » – n’ont pas attendu cette consécration officielle pour attirer, au fil des siècles, des populations venues, de gré ou de force, profiter des lieux : marins byzantins, marchands vénitiens, envahisseurs ottomans, troupes napoléoniennes, militaires et administrateurs de l’Empire austro-hongrois… La plupart ont laissé des traces durables de leur passage. Après les vicissitudes du régime communiste et les guerres qui ont ensuite ravagé l’ex-Fédération yougoslave, dans les années 90, le Monténégro – la plus petite des républiques de l’ex-Yougoslavie – a recouvré son indépendance en 2006. Dé­sormais en paix, cette démocratie parlementaire, grande comme à peine deux départements français, est candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis 2008 et utilise déjà l’euro comme monnaie officielle. Vieux pays neuf, côtes sublimes aux portes de l’Europe, manque évident d’infrastructures portuaires et hôtelières de qualité, le tout panaché d’une inclination législative et fiscale gouvernementale plus que bienveillante vis-à-vis des investisseurs étrangers… En 2006, le milliardaire canadien Peter Munk est le premier à comprendre l’étendue des possibilités offertes par ce petit Etat, très « yachting friendly ».

Kotor et ses alentours sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.DRLa marina de Porto Montenegro peut accueillir des mégayachts dépassant les 30 mètres de long.DRLes bouches de Kotor sont devenues, grâce à Porto Montenegro, le paradis du yachting en Méditerranée.DR

Un projet pharaonique

Le fondateur de Barrick Gold, première compagnie mondiale d’extraction d’or, a voulu créer la plus grande marina de Méditerranée. Son nom : Porto Montenegro, en toute simplicité. Un projet pharaonique pour un port ultrasophistiqué, capable d’accueillir, 24 heures sur 24, plus de 850 unités, allant du bateau de 12 mètres jusqu’au mégayacht de 180 mètres. Avec, à la clé, tout un panel d’infrastructures très haut de gamme : résidences ultrachic, hôtel 5 étoiles, boutiques de luxe et bars branchés. Monaco n’a qu’à bien se tenir ! Du reste, la légende raconte que c’est justement parce qu’il avait un peu trop attendu, à son goût, pour amarrer son yacht dans le port de la Principauté que Peter Munk s’est lancé dans cette aventure. Un choix visionnaire à l’époque. « Porto Montenegro a été pionnier dans le développement du tourisme de luxe et du yachting », indique Sasa Radovic, directeur du Tourisme monténégrin.

Un type d’investissement désormais privilégié par le gouvernement. Dans le passé, de nombreux – et pas toujours très heureux – investissements immobiliers, massivement financés par les Russes, ont été réalisés dans le sud du pays, du côté de Budva et de ses 17 plages. La crise de 2008 a stoppé ce développement, permettant, en parallèle, une certaine prise de conscience, de la part des autorités locales, des risques de ce bétonnage intensif. « Nous n’avons plus ni le temps ni la place pour faire des erreurs comme il y a dix ou quinze ans, reconnaît Sasa Radovic. Notre stratégie est de trouver de bons partenaires, avec des projets de grande qualité, comme ceux réalisés à Boka Bay. » Pour mener à bien son projet, Peter Munk, considéré comme l’homme le plus riche du Canada, fonde Adriatic Marina. Ses associés sont à l’époque le Français Bernard Arnault, le Britannique Nathaniel Rothschild et le Russe Oleg Deripaska. La société rachète les 24 hectares de l’ancienne base navale yougoslave de Tivat. Le montant de l’opération est de 23 millions d’euros, pour un bail de quatre-vingt-dix ans. Le site militaire a été dépollué et ses bâtiments ont été rasés, à l’exception des quatre jetées construites il y a cent ans, à l’époque de l’Empire austro-­hongrois. Seul souvenir de l’arsenal : la grande grue rouge et blanc plantée sur la jetée 1, devenue symbole de la rénovation du site.

La Croatie

IMPRESSIONS D’EMILE SUR LA CROATIE

Bémol sur ce qui va suivre : nous n’avons visité que les zones côtières et les îles, de la frontière Sud jusqu’au Nord des iles Kornati (un peu au-dessous de Zadar), mais  pas du tout l’intérieur de la Croatie.

*Les paysages sont magnifiques et très diversifiés : c’est ce qui frappe au premier abord et qu’on retiendra tout au long de notre séjour de 4 semaines environ. Alternance de zones verdoyantes, urbanisées, sauvages, pelées, petites criques sympas,

*Le climat : que du soleil, jamais de pluie en juillet-aout, chaud, trop chaud parfois (plus de 35°). Utilité d’une clim dans les bateaux, si on veut pouvoir dormir avec moins de 35° parfois dans les couchettes. Et avec le réchauffement climatique, ça ne va sans doute pas s’arranger….

*Le tourisme : très développé et très organisé pour « rapporter des devises »   contrairement aux pays voisins, quoique ça évolue vite, voir le Monténégro, et  il y a des effets de mode aussi. La Croatie risque peut-être d’être surpassée par des voisins à cause de son « arrogance » dans ce domaine.

*Les belles villes au très riche patrimoine historique : dans le palmarès des villes que nous avons visitées, dans l’ordre : Dubrovnik bien sûr, Korcula, Split, Trogir.

*La propreté : les endroits touristiques sont en général très propres, contrairement à l’Italie et surtout à la Sicile, qui nous avait beaucoup choqués sur ce sujet en 2018. La Croatie est bien plus propre que l’Albanie aussi, par exemple.

*L’accueil : très  inégal. Nous avons eu des contacts très chaleureux en certains endroits, surtout dans les petites structures (tavernes, konobas…) et dans les petits ports. Nous avons été beaucoup moins bien reçus dans les grosses structures, comme les grandes marinas ACI ou dans les grandes villes très touristiques.

*La pompe à fric : c’est pour moi le point le plus négatif de notre séjour croate : on nous prélève sans arrêt des droits d’entrée dans des zones « protégées » (ex : Kornati, Lastovo…), même si vous mouillez sur ancre. Les ports sont parfois très chers : jusqu’à 150€ pour une nuit, le record !!! Parfois on comprend qu’on paie quand il y a un service « palpable »  en retour, ex : à Pomena le parc naturel est très bien entretenu, avec balade en bateau sur un lac salé  incluse …

*La mafia ACI : apparemment le groupe financier ACI a racheté un très grand nombre de marinas croates existantes et dispose maintenant d’un quasi-monopole, dans la plupart des  villes littorales et en a profité pour faire grimper les tarifs pré-existant de 30%, voire plus …. sans, a priori, grande amélioration des services rendus aux plaisanciers…

*L’administration croate : les nationalismes étant très forts voire exacerbés dans toute cette région des Balkans, il a partout des tas de fonctionnaires pour vous « emm…. » La Croatie a beau faire partie de l’Europe, elle reste quand même un pays assez fermé aux étrangers. Il faut bien payer et faire vivre les tas de fonctionnaires superflus.

*La monnaie et la double comptabilité : bien que dans l’UE, la Croatie a donc gardé sa monnaie nationale, la Kuna et prélève des tas de taxes sur les échanges euros/kunas, sur les paiements par cartes bancaires. Quand vous demandez l’addition dans un restaurant, un bar ou certains commerces, avant d’établir ladite facture, on vous demande si vous payez cash ou par carte. Je suppose qu’ils tiennent deux caisses : une pour le cash, une pour les autres paiement. Evidemment on vous incite toujours à payer cash.

*La restauration, la gastronomie : la Croatie produit beaucoup de fruits et légumes, des olives et de l‘huile aussi, nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux (ils sont sans doute en Croatie intérieure. Ils ont beaucoup de sortes de  poissons. Comme spécialité nous avons apprécié la « peka » cuite à l’étouffée 3 heures au moins sous des braises, avec viandes, légumes et pommes de terres.

Semaine du 23 au 29 août 2021

Lundi 23 août / Trani – Monopoli

Le soleil levant éclaire la cathédrale d’une lumière magnifique lorsque nous sortons du port de Trani tôt (avant 7 heures). La mer est plate comme un lac et pas un souffle de vent ne perturbe sa surface. Les couleurs sont estompées, dans un camaïeu de gris clair bleuté. 
Nous continuons notre progression vers le sud. La côte est basse et plate. Des serres brillent dans les campagnes, entrecoupées par des villes industrielles surmontées de grues de chantiers ou des ports de commerce et de clochers. Par moment des effluves industrielles nous atteignent. Quelques pêcheurs tentent le poisson. 
Nous passons la grande ville de Bari, puis la curieuse cité de Polignano A Mare sur son plateau rocheux, où nous avions d’abord pensé nous arrêter. Mais le tarif pratiqué par la marina, digne d’une chambre d’hôtel quatre étoiles, nous a découragés. 
Nous continuons donc notre route jusqu’à Monopoli. La digue du port est bien protégée par des blocs de béton. Dans le port, nous trouvons seulement une place sur le ponton d’un chantier. Le cadre immédiat n’est pas génial. Mais la ville ancienne présente les mêmes jolies caractéristiques que les précédentes. Monuments de pierre blanche, rues étroites et dallées, plantes et fleurs dans des pots, linge aux fenêtres, accès à la mer colonisés par les baigneurs, restaurants, glaciers, boutiques de souvenirs…. Une particularité néanmoins, quasiment tous les volets et persiennes sont peints en vert.
Les bateaux amarrés à côté de nous dansent aussi, au gré des remous provoqués par les passages dans le port et peut-être l’entrée insidieuse de houle. Même le ponton agite ses vieilles planches. Nous allons être bercés cette nuit.
Au monopoly italien, nous n’achèterons pas le port de Monopoli.

Mardi 24 août / Monopoli – Brindisi

Nous n’avons pas envie de rester plus que nécessaire à ce ponton chantier de Monopoli. Nous décanillons de bonne heure. Une fois de plus les prévisions météo se sont plantées. Une bonne houle nous attend hors du port et nous accompagne jusqu’à Brindisi. La côte est le plus souvent basse et assez peu attractive. Nous sommes très soulagés de pénétrer dans l’immense bassin à l’abri de la très longue digue du port de Brindisi. Faute de place à la marina du centre ville, nous nous dirigeons vers celle qui est proche du vieux et massif château fortifié. L’accueil est cordial et même davantage. Greta, une jeune femme qui travaille à la marina, fait la promotion du coin et nous arrange illico presto la location d’une voiture pour la demi-journée. 
Nous partons pour Alberobello où se concentrent sur deux collines des centaines de « trulli », édifices coniques en pierres sèches, dont l’origine remonte au 15e siècle. Pour contourner une loi royale qui interdisait de construire des bâtiments, les paysans édifièrent des petits abri de pierres sèches, qui pouvaient être rapidement et facilement démontés, si nécessaire. Puis la loi fut abrogée mais l’habitude persista et persiste encore pour le bénéfice du tourisme. La zone est très bien exploitée et les visiteurs très nombreux.
Retour à Brindisi via Locorontondo et Ostuni, par des collines principalement couvertes d’oliveraies bien entretenues et de vignobles. Certains oliviers pourraient être millénaires, tant leurs troncs noueux sont massifs.
Dans la marina, Emile avise un autre Moody 45 DS sur le ponton voisin. Nous lui rendons une petite visite et prenons quelques photos d’améliorations ingénieuses, que nous pourrions bien adopter. Greta nous fournit les coordonnées du propriétaire russe. Il est absent mais accepte par mail de correspondre.

Mercredi 25 août / Brindisi – Santa Maria Di Leuca

L’objectif en partant de Brindisi était Otranto, dont les guides et notre ami Benoit nous avaient venté la beauté de la cathédrale entre autres monuments. La mer était un peu formée mais plus calme que la veille et nous avons atteint Otranto vers treize heures. Il n’avait pas été possible de contacter le port pour réserver une place, nous comptions donc sur la chance pour nous en procurer une. Mauvais signe, certains voiliers étaient à l’ancre dans le port. Pourtant, nous avons avisé plusieurs places libres le long des pontons. Mais dès que nous avons fait mine de nous y introduire, quelqu’un s’est empressé de nous faire des grands signes et nous crier « private ». Il a bien fallu se rendre à l’évidence, nous n’aurions pas de place à quai. Soit nous devions jeter l’ancre dans le port, mais l’annexe était dégonflée sur le pont du bateau, donc il faudrait rester à bord, soit passer notre chemin. C’est ce que nous avons fait avec un petit regret pour les visites manquées. 
Nous avons quitté l’Adriatique pour retrouver la mer ionienne. Nous avons poursuivi jusqu’à l’extrême pointe du talon de la botte, Santa Maria di Leuca. La côte est magnifique, très rocheuse, assez haute et percée d’innombrables déchirures et grottes très exploitées touristiquement. D’ailleurs une flottille de petits bateaux amenait sans relâche des vacanciers pour contempler ces oeuvres de la nature. Le haut des falaises était verdoyant et incrusté de quelques belles maisons avec vue sur mer imprenable (en face c’est l’Albanie).
A partir d’Otranto, le ciel s’était bien chargé de nuages sombres et nous avons essuyé notre première averse depuis le début de notre saison. Puis tout d’un coup le gros nuage s’est dégonflé et le soleil est revenu, après l’orage et les coup de tonnerre. Mais une fois amarrés à S. Maria di Leuca, de gros nuages noirs lanceurs d’éclairs et de coups de tonnerre ont à nouveau obscurci le ciel, sans pluie cette fois. Ils ont disparu  aussi rapidement que le précédent ensuite.
Nous étions au ponton entre un voilier abandonné et en fort mauvais état d’un côté et un petit voilier français de l’autre, avec un jeune couple de français un brin hippie et leur chien à bord. Les installations de la marina était assez minimales et l’emplacement bien agité par le passage des vedettes de touristes. La principale curiosité du lieu semble être l’escalier de Mussolini (monumental, voulu par le Duce pour que les arrivants sachent que l’Italie, ça se mérite!). Nous avons donc décidé d’y rester dormir une seule nuit et de partir pour la grande traversée du golfe de Tarente, dès le lendemain matin tôt.

Jeudi 26 août / Santa Maria Di Leuca – Crotone

En avant pour le saut d’un bout à l’autre de la voute plantaire italienne. 
Au départ à 6h30, la mer est formée mais sans plus et nous voilà partis au rythme d’une tranquille balade à vélo, loin de la côte, dans le grand bleu. Enfin bleu-gris avec quelques orages, qui ne tardent pas à désorganiser la surface de la mer, pour produire un bon chaos, assez rapidement. Nous nous relayons entre le poste de veille et la couchette et prenons notre mal en patience. Le vent forcit encore à l’approche de la côte. Des plateforme d’extraction de gaz restent imperturbable, les pieds dans l’eau. La côte se rapproche et nous pensons être bientôt à l’abri. 
Crotone offre deux infrastructures portuaires, l’une pour les professionnels et l’autre pour les plaisanciers. Mais cette dernière est déconseillée, car la mer et le vent s’y engouffrent. Emile préfère donc jeter un coup d’oeil au port de commerce. Hélas, les quais sont trop hauts et le seul qui pourrait être acceptable est dédié à la station service. Nous faisons demi-tour et ressortons affronter la mer, le temps de rejoindre le port de plaisance. En effet, l’eau y est bien agitée et surtout le vent y souffle très fort. Avec le handicap de la forte prise au vent (fardage) du Moody, il s’avère très difficile de manoeuvrer correctement pour prendre la place qu’on nous indique. Nous finissons par y renoncer, non sans mal. Nous ressortons une nouvelle fois en mer, pour retourner au port de commerce. Une grosse vedette est maintenant amarrée au quai de la station service. Nous nous installons contre le quai, derrière elle, et nous sommes autorisés à y rester pour la nuit. Ouf! Il est 19h50, la journée a été bien longue et bien éprouvante. Les troupes sont épuisées. Petit dîner rapide et saut de l’ange dans la couchette.

Vendredi 27 août / Crotone – Le Castella

Adios Crotone! Que nous n’aurons donc pas visitée. Nous sortons du port pour retrouver la mer, ses vagues et ses moutons. Heureusement notre trajet est plus court aujourd’hui (3 heures environ). Nous passons près d’une plateforme gazière qui semble désaffectée. La côte est rocheuse, hérissée de nombreuses éoliennes (plus d’une centaine, la côte est bien ventée). Nous franchissons le Capo Colonna puis le Capo Rizzuto et juste derrière se cache Le Castella, notre destination. Nous sommes bien contents de nous mettre à l’abri de la mer désordonnée et du grand vent. Mais le tout petit port est plein à craquer. Nous tournons en rond, car l’étape suivante est trop lointaine. 
Un employé finit par nous faire signe de nous amarrer à couple d’un bateau de la « Polizia Provinciale ». Cette pratique d’être à couple semble rare ici, mais est souvent pratiquée en Bretagne, donc pas un problème pour nous. Peu de temps après un autre bateau au pavillon britannique tourne lui aussi désespérément dans le port et vient finir également à couple contre notre bord. Le jeune couple est espagnol et voyage au long cours en télé-travaillant. Emile remercie le marinero par une bouteille de Graves qu’on avait en stock. Tout content, il part avec son trophée, sous les invectives de ses collègues prétendument jaloux.
Nous partons faire de petites courses dans le village aux maisons assez souvent inachevées ou abandonnées. Ici rien de typique et les rues ne sont même pas très propres. Nous sommes désormais en Calabre, région assez pauvre. Mais nous avons besoin d’une pause dans notre progression soutenue et chahutée des derniers jours et décidons de rester encore le lendemain sur place.

Samedi 28 août / Le Castella
Journée récupération au Castella ce samedi, alors que tous les petits bateaux du port sortent chargées de familles en maillot de bain. 
Emile a réussi à nous brancher sur l’électricité et un tuyau d’eau. J’ai pu libérer le bateau de sa gangue de sel. En fin d’après-midi nous sommes allés manger une glace dans le seul bar gelateria du village. Au retour nous avons vu un voilier cahoter en direction du port. La plupart des petits bateaux étaient déjà rentrés se mettre à l’abri. Bien sûr il n’y avait toujours pas de place pour cet « étranger » et il a fini par se coller à notre bord. Les occupants étaient un couple de retraités anglais très remontés contre le « Brexit » qui les oblige à sortir de l’espace Schengen tous les trois mois. Ils sont partis du Texas, où ils avaient essuyé un cyclone avec quelques dégâts à l’arrière, ont traversé l’Atlantique jusqu’en Espagne, sont remontés en Angleterre, puis ont emprunté la Seine, des canaux et sont ressortis en Méditerranée. La partie française a duré deux mois, mât couché sur le pont, bien sûr. Ensuite Corse, Italie et il leur reste quinze jours pour atteindre la Croatie pour quitter la zone Schengen. Ils veulent suivre la même route que nous, dans l’autre sens jusqu’en Grèce et hiverner le bateau en Turquie. Ils étaient charmants et nous ont offert un verre de vin pour discuter de pont à pont (que j’ai accepté).
Nous leur avons dit souhaiter partir à six heures et ce matin ils étaient sur le pont pour nous libérer et prendre notre place.

Dimanche 29 août / Le Castella – Rocella Ionica

Désolée pour le réveil si matinal! 
Ne le sois pas, moi, je vais me recoucher!
Me répond l’anglaise du « Sol Purpose » à couple, en nous souhaitant bon vent.
En fait moi aussi, après avoir rentré les pare-battages et les amarres et mitraillé le splendide lever de soleil, je finis ma nuit dans la couchette du carré, pendant que le capitaine veille. Il n’y a pas grand monde sur l’eau. Un gros orage gonfle derrière nous et tente de nous rattraper, mais il glisse sur le côté et se désagrège rapidement.
Des montagnes assez hautes se dessinent dans l’arrière pays. Puis une très, très longue plage borde le littoral. Quelques rares hôtels en profitent pour déployer parasols et transats, bien alignés.
La marina de Rocella Ionica se vante de ses services 24h-7j. Il suffira d’appeler un mile avant l’entrée au port et nous vous accueillerons. Emile a beau appeler à la radio et au téléphone, personne ne répond et personne ne se présente quand nous entrons dans le port. Certains cat-ways sont hors de service, à demi écroulés. Nous avisons une place le long d’un quai et nous en approchons. Une femme sur une grosse vedette nous crie qu’ils vont partir dans une heure. Mais ils ont largement la place de sortir et nous persistons dans notre manœuvre. Le bateau amarré au quai, devant est français. Son skipper vient attraper les amarres. Il est en colère contre l’employé de la station service qui n’a pas levé le petit doigt pour l’aider à s’amarrer. Il est seul à bord et avec le grand vent, il a abimé son bateau et s’efforce maintenant de réparer. 
Nous nous rendons au bureau de la marina. Alors que nous approchons, l’employé sort et ferme la porte pour s’installer au bar en face. Il nous dit que le bureau rouvrira à dix-sept heures et s’en va. Décidément le service annoncé est vraiment une publicité mensongère. Par contre en fin d’après-midi, les marineros parcourent de long en large les quais en voiture pour faire payer les plaisanciers. Dommage, le cadre est sympa, dans une pinède odorante et sous la protection d’un antique château fortifié, perché sur son piton rocheux.
Le soir, le quai devient la promenade préférée de dizaines de promeneurs, curieux. Nous sommes les oiseaux rares qui se déplacent avec leur nid et qui agrémentent leur conversation.

Semaine du 16 au 22 août 2021

Lundi 16 août / Luka Muna (île de Zirje) – Zut

Bye les eaux cristallines de Luka Muna. Nous mettons le cap sur l’archipel des Kornati. Une bonne quantité des îles fait partie d’un parc national et sont pelées, pour avoir été trop broutées par le passé. Ce qui n’empêche pas les autorités de réclamer un droit exorbitant pour s’y arrêter. Nous avons donc décidé de les frôler et de poursuivre jusqu’à Zut. Ce petit mot ne signifie pas que j’aie oublié le nom de l’île où nous avons fait escale. Zut est effectivement le nom de l’île, il faudrait juste ajouter un tréma sur le Z. Ce nom ne doit pas avoir la même signification qu’en français, même si on peut avoir des doutes en apprenant la signification du nom de certaines îles de l’archipel des Kornati comme le « Cap de la débauche », la « Petite qui pète », le « Cul de la vieille » et la « Grande putain ». 
L’entrée dans la baie de Zut a été l’occasion de faire la course avec plusieurs autres voiliers et bateaux à moteur. Peine perdue, l’employé de la marina ACI nous a tous éconduits malgré la place restante. Emile avait pourtant téléphoné, mais n’avait pas réservé ferme. Nous sommes passés devant les autres pontons de restaurants et avons avisé une place devant l’un d’eux. Comme personne ne faisait de grands gestes pour nous interdire l’accès, nous nous sommes incrustés et installés. Plus tard, le marinero en charge a voulu nous virer ainsi que nos voisins. Emile a résisté et a pris une réservation au restaurant pour le dîner. Puis nous sommes partis faire un tour à pied jusqu’à la marina ACI et retour. Il n’y a rien d’autre autour de la baie, même pas une route.
Nous avons été étonnés de découvrir un restaurant gastronomique au lieu de la gargote attendue. Le dîner nous a ravi avec ses amuse-bouche, le plateau d’entrées diverses, variées et raffinées, suivi d’un pavé de rumsteak extra tendre pour Emile et d’une délicieuse langouste pour moi. Belle surprise et Heolia bien calé entre deux bateaux, un quai et une pendille. Le vent attendu peut souffler fort.

Mardi 17 août / Zut – Kremik

En quittant Zut, nous montons encore un tout petit peu vers le nord, le temps de trouver un mini-passage repéré par des bouées vertes et rouges, entre deux îlots. Puis nous mettons le cap au sud et amorçons notre retour. Nous suivons l’île principale Kornat, toute en longueur, avec sa surface rocailleuse et ses murets transversaux. Nous faisons du slalom entre les innombrables îlots des Kornati également pelés, puis débouchons au sud de l’archipel classé « parc naturel », dans une large zone de mer dégagée où se croisent des bateaux dans tous les sens. 
Nous repassons devant Luka Muna sur l’île de Zirje (souvenirs, souvenirs) et continuons vers le continent pour arriver à Kremik. La marina est cachée au fond d’une sorte de petit fjord. Nous entrons et devons aller tout au bout du bout pour trouver la station service. Nous faisons le plein de gas oil, en prévision des étapes et traversées assez longues qui nous attendent. Puis nous prenons place le long d’un catway (le premier que nous rencontrons en Croatie). Ici pas de pendilles, on se croirait au Moulin Blanc à Brest.
L’autoroute régionale passe un peu plus haut, au-dessus du port. Nous sommes surpris de voir autant de voitures après notre séjour dans les îles. Pour les courses, c’est raté, la supérette et le shipchandler ferment à quatorze heures. Il n’y a rien d’autre autour, seulement quelques vignes, sur le coteau d’en face et plein de beaux bateaux dans la marina.

Mercredi 18 août / Kremik – Viska Luka (île de Vis)

Navigation assez longue en pleine mer pour atteindre l’île de Vis. Nous nous faisons balloter par la houle et comme nous sommes loin de la côte, il n’y a rien à regarder et le trajet nous parait un peu long. 
Nous arrivons à l’île de Vis en début d’après-midi. Pas de réservation possible, nous nous présentons devant le petit port de Viska Luka. Il reste un peu de place à quai et un marinero nous désigne un emplacement. Le vent transversal est très fort et nous déporte sur le côté avant qu’on ait pu s’approcher. Emile reprend la manoeuvre et arrive à se présenter cul à quai suffisamment près pour lancer les amarres et attraper la pendille avec la gaffe. Un marinero monte à bord pour nous aider à tirer sur la pendille et l’attacher. Ensuite on s’occupe seuls de serrer les amarres et placer la passerelle. 
Nous trouvons plusieurs mini-markets pour les courses et des étalages de fruits sur le quai pour notre avitaillement. Tout est ok, nous prévoyons un départ tôt le lendemain pour traverser directement vers l’Italie, au lieu de transiter par Lastovo comme précédemment prévu.
En fin d’après-midi nous faisons une promenade dans les rues piétonnes du bord de mer. Le soleil couchant illumine les jolies maisons, les églises et autres monuments de pierre blanche.

Jeudi 19 août / Viska Luka (île de Vis) – Pasadur (île de Lastovo)

Il y a trois jours nous avions rempli le formulaire PLF (passenger localisation form) en ligne en indiquant que nous quitterions la Croatie à Lastovo le 20/8. Entre deux, pour éviter une trentaine de miles nautiques, nous avons décidé de partir directement ce 19/8 depuis Vis. Mais parfois il ne faut pas essayer de contrarier le sort. 
A cinq heures du matin le réveil a bien sonné et une demi-heure plus tard, nous avions largué les amarres et la pendille. Mais cette fichue pendille avait dû faire des tours avec le bout de l’annexe et rester en surface puis se prendre dans l’hélice. Bref, un enchaînement de circonstances malheureuses, comme toujours dans ces situations. Nous sommes donc restés coincés à vingt mètres devant notre ex-emplacement et les autres bateaux, en attendant que quelqu’un montre son nez ou daigne répondre au téléphone. Le plongeur et son chef ont fini par arriver. Il a bien fallu un quart d’heure au plongeur pour libérer l’hélice. Un zodiac du port est venu nous extirper des pendilles des bateaux voisins. Bref, trois heures et soixante euros plus tard, nous quittions enfin le port de Viska Luka.
Etant donné l’heure tardive, nous avons abandonné l’idée de traverser pour l’Italie, nous en sommes revenus au plan PLF de faire escale à Lastovo d’abord.
En quittant Viska Luka, le ciel était tout embrumé de fumée, certainement un feu de forêt, qu’on ne voyait pas. Nous avons subi une invasion de guêpes. Il a fallu jouer de la tapette et faire un carnage. Mais l’une d’elle a vengé son escadron en me piquant au pouce. 
La traversée jusqu’à l’île verdoyante de Lastova s’est passée sans problème, juste un peu secouée.
A Ubli, nous n’avons pas pu nous amarrer au quai car un bateau de pêcheur nous a fait signe de dégager. Nous avons traversé la baie et avons trouvé un quai en face de l’hôtel-restaurant Solitudo. L’île est renommée pour sa tranquillité, son eau claire et les grosses cheminées, censées démontrer la richesse des propriétaires.

Vendredi 20 août / Pasadur (île de Lastovo en Croatie) – Vieste (Italie)

Levée des amarres à six heures. Nous nous lançons pour la grande traversée vers l’Italie. Du départ jusqu’à l’arrivée, neuf heures plus tard, nous nous faisons chahuter par la houle traversière. Le vent est bien axé lui et nous pousse dans la bonne direction. Nous croisons quelques cargos qui suivent le rail nord-sud et avons la surprise à quelques miles des côtes italiennes de voir la couleur de de la mer adriatique changer du bleu marine le plus profond au turquoise foncé. Les fonds sont bien plus hauts par ici. Les kite-surfs s’en donnent à coeur joie sur la côte. Nous, nous sommes très soulagés d’entrer dans le port de Viestre et de trouver enfin un peu de calme.
Le port est surplombé par des immeubles peu esthétiques. La vieille ville que nous avons aperçue avant d’entrer au port, est cachée sur l’autre versant. Nous la découvrirons à pied.

Samedi 21 août / Vieste

Une journée sur place pour récupérer de la traversée de la veille, faire une grosse lessive à la laverie du coin, coiffeur pour Emile, quelques petites courses et une balade dans la vieille ville, bien plus esthétique que les environs du port. Nous y retrouvons les maisons de pierre blanche et les ruelles aux dalles luisantes de Croatie, mais avec en plus le linge qui sèche aux balcons et les invectives et rires qui fusent partout où nous croisons des gens, italiens dans leur quasi-totalité. Si on en juge par le nombre impressionnant de boutiques pour touristes qui vendent toutes pratiquement les mêmes bibelots cheap (made in China), Vieste est finalement assez fréquentée, surtout en raison de ses grottes et de sa proximité avec les îles Tremiti (à 50 km). Les îles sur leur côte est (Adriatique) étant très rares, contrairement à celles de la côte ouest italienne, que nous découvrirons bientôt.

Dimanche 22 août / Vieste – Trani

Le vent est bien tombé durant la nuit. Nous reprenons la mer pour partir vers le sud. Cap sur Trani de l’autre côté du golfe de Manfredonia. Au sud de Vieste, le paysage est très verdoyant et par endroits des pans de collines crayeuses tranchent par leur blancheur là où des parties de terrain se sont effondrées dans la mer. Des grottes très nombreuses percent aussi la roche, au niveau de la mer, toujours aussi turquoise mais beaucoup moins transparente que dans les îles croates. La moindre petite plage nichée dans une crique est investie par des baigneurs et des petits semi-rigides sillonnent la côte de grotte en grotte. 
Puis nous nous éloignons de la côte et retrouvons l’eau bleu marine et les grands fonds.
La couleur turquoise réapparait à l’approche de Trani et sa massive cathédrale qui domine de loin la ville et la côte très basse maintenant. Des taches brillantes semblent être des étendues de serres dans la campagne avoisinante.
Nous entrons dans le port où Luigi qu’Emile a contacté est censé nous attendre. Mais le marinero qui nous tend les pendilles ne parle pas un mot d’anglais ni de français et visiblement nous l’avons dérangé juste avant sa pause. Il est pressé qu’on lance la passerelle et nous la demande une dizaine de fois de suite. Puis il s’en va, muni des documents du bateau et d’identité.
Le vent est tombé, il fait très chaud de nouveau.
Nous longeons le quai et ses terrasses de restaurants pleines à craquer de gens en plein repas, pour déboucher au pied de l’impressionnante cathédrale St Nicola Pellegrino. D’ici, elle est encore plus imposante. Pourquoi les bâtisseurs ont-ils imaginé et réalisé ce corps aussi massif et ce campanile de 60 m de haut? Les palais voisins sont également imposants. Nous revenons par les petites rues bondées de maisons anciennes, puis par le parc et la fortification qui dominent le port. Trani est une bien jolie ville.

Semaine du 9 au 15 août 2021

Lundi 9 août / Gradac – baie de Vrboska (île Hvar)

La navette de Gradac à Hvar fait le plein de vacanciers en musique et finit par quitter le port, laissant la place à un peu de calme, d’air plus pur sans gaz d’échappement et d’espace pour dégager la vedette accrochée à notre flanc vers le quai. Nous voilà libres de lever les amarres et nous extirper des pendilles du bateau de pêche voisin.
Nous longeons la Croatie continentale et ses montagnes pelées sur la droite, suivie de l’île de Brac, et de la longue île de Hvar, plus verte à gauche. Nous nous arrêtons dans la baie de Vrboska. La petite ville située au fond d’une longue crique (sorte d’aber breton) n’est pas visible, seulement quelques maisons entourées de pinèdes bordent le littoral. La baie est colonisée par des voiliers et autres vedettes à moteurs au mouillage. Tout autour les gens se baignent ou s’exercent au ski nautique ou au surf sur une planche à foil avec moteur. Dans un coin des jeux gonflables offrent des toboggans et autres formes à escalader. 
Nous jetons l’ancre et nous baignons autour du bateau. Je repasse avec l’éponge le long de la ligne de flottaison pour virer les micro-algues et autres organismes passagers clandestins. Le bateau n’arrête pas de tourner autour de l’ancre, nous offrant une vue panoramique circulaire, mais aucun refuge permanent contre les rayons du soleil. Nuit très calme sur ancre et sans vent.

Mardi 10 août / Baie de Vrboska (île de Hvar) – Milna (île de Brac)

La journée avait super bien commencé par un petit bain bien sympa à notre mouillage. Mais ensuite nous avons voulu aller nous amarrer au petit port de Vrboska au fond de la crique et malgré les quelques bateaux qui sortaient, il n’y avait en fait pas de place. Le capitaine a voulu aller tout au bout du bout et essayer d’entrer dans une place bien petite et ça a failli tourner en eau de boudin. Heureusement nous avons réussi pu éviter les pendilles, l »ancre qui dépassaient à l’avant du bateau voisin, la coque du suivant (merci les propulseurs)….. et nous avons quitté le port pour aller dans un autre plus grand un peu plus loin sur l’île de Hvar, à Stari Grad, en pensant y louer une voiture pour visiter l’île et la ville de Hvar.
Là, il y avait plein de place des deux côtés du très long bras de mer. Nous avons voulu nous amarrer du côté marina, mais un gars en semi-rigide nous a dit que c’était dangereux (variations brutales du niveau de l’eau, jusqu’à un mètre, ce qu’ils appellent les « seiches ») et qu’il fallait attendre deux heures avant de revenir. Drôle d’accueil! On a demandé si on pouvait aller en face pour attendre et il a dit oui. 
Nous nous sommes donc amarrés au quai d’en face, le long d’une promenade piétonne, à côté d’un voilier autrichien. Nous n’avions pas encore sorti la passerelle que le niveau de l’eau s’est mis brutalement à descendre d’au moins cinquante centimètres. Comme il n’y avait pas beaucoup de fond, nous sommes restés sans passerelle, avec les amarres assez longues pour éviter de cogner contre la marche proche du quai. 
La vedette à notre tribord a levé ses amarres pour partir, mais s’est empêtrée dans la pendille et il a fallu que le gars en semi-rigide pousse contre sa coque pour que le vent ne la rabatte pas contre nous. Un plongeur est venu pour couper la pendille, mais ça lui a pris beaucoup de temps durant lequel l’eau montait et descendait de temps en temps et le vent continuait de pousser la vedette prisonnière en notre direction. Quand enfin elle a été dégagée, Emile a décidé de changer de côté puisque les deux heures étaient largement écoulées. Mais en arrivant sur l’autre bord, on nous a crié que tout était réservé. De rage nous sommes repartis et avons quitté l’île de Hvar. Ce sera peut-être pour plus tard quand nous redescendrons vers Lastovo, avant de piquer sur Vieste en Italie.Cet épisode de Start Grad et Hvar nous a rappelé celui de Capri en 2018 où nous n’avions jamais pu nous amarrer malgré une grande patience, nous faisant « balader » par les employés du port. Décidément nous ne sommes pas faits pour ces petits paradis de la jet-set. Il nous reste heureusement les mouillages sympas et les petits ports moins bling-bling.
Emile a obtenu une réservation à la marina de Milna sur l’île de Brac. Nous y sommes arrivés en fin d’après-midi et là aucun problème pour s’amarrer au quai,  juste en face de l’église et des belles maisons de pierre blanche, avec le sourire du préposé en prime. Un vrai plaisir. Nous avons délicieusement dîné au restaurant des dauphins que nous avait indiqué le marinero du port. On a su après qu’il était le cousin de la serveuse. La familia, quoi!

Mercredi 11 août / Milna (île de Brac)

Journée « farniente » sur place, à apprécier la vie, rythmée par les cloches de l’église d’en face, dès six heures du matin.

Totor l’ordinator a pris un coup de bambou et est tombé dans les vaps. Un passage dans le frigo l’a heureusement ramené à la vie. Donc avec un peu de retard, voici la suite de nos aventures.

Jeudi 12 août / Milna (île de Brac) – Split

Nous étions partis pour trouver un mouillage forain dans une petite baie sympa et y passer une nuit tranquille, avant de gagner la grande ville de Split le lendemain. Mais, mais, mais….
En quittant Milna, nous avons pris la direction de Solta, l’île voisine, située en face de Split. Nous avons suivi le rivage jusqu’à Uvala Necujam et son grand complexe hôtelier (pas très esthétique). Nous avons passé notre chemin et avons continué jusqu’à Luka Rogac. Cette baie bordée de maison et d’une route ne nous a pas trop plu non plus. Nous sommes retournés sur nos pas jusqu’à Uvala Gornja Krusica. Cette petite baie avec ses rares maisonnettes, sa pinède  et son eau émeraude nous a conquis. Je suis allée voir avec le masque et les palmes si l’ancre était bien plantée. Elle l’était, mais la chaîne n’était pas suffisamment longue à mon gré et l’étroitesse de la baie nous interdisait d’en lâcher davantage. Alors quand le courant et le vent nous ont fait tourner dans tous les sens en permanence, nous avons préféré lever le camp, pour nous assurer une nuit calme.
Nous avons traversé vers le continent et Split. La mer était bien plus formée que la météo ne le prévoyait. A l’arrivée, nous avons dû patienter un moment avant d’être autorisés à pénétrer la Marina ACI. Le marinero à la voix caverneuse nous a guidé vers un emplacement assez étroit. Il restait beaucoup de places disponibles, mais impossible de rester deux nuits car une flottille de 240 bateaux charter était attendue pour le lendemain.
Un jeune homme dans son semi-rigide nous a indiqué le cheminement pour aller au centre ville, puis il nous a proposé de nous y déposer en faisant un petit détour puisqu’il sortait en mer. Nous avons accepté avec joie. Il est mexicain et travaille ici à construire un gros bateau de charter. Il nous a très gentiment déposés sur le quai face à la vieille ville. 
La démarche mal assurée de nous être faits secouer plusieurs heures durant, nous avons visité les principales artères et admiré les monuments historiques d’époques et d’influences très variées, imbriqués les uns dans les autres. Puis nous avons très bien dîné dans un restaurant vanté par le Routard (plein de français). En soirée, le quai était noir de monde. Nous avons pris un taxi (terrestre) pour regagner la marina et Heolia et avons passé une nuit paisible.

Vendredi 13 août / Split – Marina Kastela

Puisqu’il n’est pas possible de rester une seconde nuit à Split, juste après déjeuner, nous quittons la marina ACI et traversons la baie pour nous installer dans la marina Kastela, où nous sommes acceptés. Ici aussi l’effervescence règne. Les bateaux de location rentrent en rangs serrés et le balai des chariots débordant de bagages commence sur tous les pontons. Les équipages débarquent et les équipes de nettoyage entrent en action. Cela me rappelle des souvenirs. Demain ce sera au tour des nouveaux équipages d’investir les lieux, faire l’inventaire et l’avitaillement. Nous restons impassibles devant toute cette agitation. Pour nous aucune urgence, nos « grandes vacances » n’ont (sauf aléa), pas encore atteint le cap retour.

Samedi 14 août / Marina Kastela

Tôt pour éviter la foule et la température caniculaire, nous prenons le bus pour Trogir, à une dizaine de kilomètres de la marina. La jolie petite ville médiévale est située sur une presqu’île. Passée la porte fortifiée, nous suivons les étroites ruelles aux dalles luisantes pour arriver à la cathédrale St Laurent. Nous disons bonjour à Adam et Eve qui montent la garde de chaque côté de sa porte d’entrée. Nous admirons les palais et le beffroi et circulons au hasard des ruelles jusqu’au port et aux fortifications restantes. Le temps d’une boisson à une terrasse et nous fuyons la chaleur et la foule pour retourner au bateau, toujours par le bus 37. 
Après-midi farniente…. « qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous ». Les pontons connaissent une circulation intense et la supérette de la marina est prise d’assaut par les nouveaux arrivants qui ressortent avec des chariot débordant de vivres et surtout de packs d’eau. La chaleur humide et immobile nous pousse à nous retrancher dans l’habitacle du bateau, avec la climatisation.

Dimanche 15 août / Marina Kastela – Luka Muna (île de Zirje)

Les pontons se sont bien libérés de leurs bateaux, quand nous quittons la marina. Par contre, il y a du monde sur l’eau, un peu partout et nous devons surveiller en permanence notre route. Quel changement par rapport à l’Albanie où nous n’avions personne en vue durant des journées complètes. Ici les vedettes à moteur passent sans vergogne au raz du voilier et nous font danser sur leur sillage.
Nous abordons un chapelet d’îles assez pelées. Notre destination est un tout petit port Luka Muna. Pas de réservation possible, mais quand nous entrons dans la crique, le seul bateau à quai s’en va. Un marinero nous fait signe de nous présenter cul à quai et nous tend une pendille. Quant aux papiers qu’on nous réclame toujours dès notre arrivée, il nous dit en riant d’attendre et que nous profitions de notre séjour. Voilà un accueil agréable. Un homme qui mange une glace en regardant notre installation, propose d’attraper le bout de notre passerelle pour la poser sur le quai. Puis il engage la conversation. Il est américain, habite Las Vegas et passe ici ses vacances avec Helene son épouse, originaire de l’île. Il nous demande s’il serait possible de jeter un coup d’oeil au bateau. Emile leur fait visiter les lieux. Un jour ils auront un voilier.
Nous allons nous baigner sur la rive d’en face. L’eau est d’une pureté incroyable et vraiment agréable avec la chaleur ambiante écrasante.

Semaine du 2 au 8 août 2021

Lundi 2 août / Dubrovnik (marina ACI)

Assez tôt le matin, nous prenons le bus pour nous rendre à la vieille ville de Dubrovnik. Le bus est plein de locaux se rendant à leur travail. Le trajet suit le bras de mer, passe devant le pont suspendu et la marina de Gruz, puis finit son trajet devant les remparts de la vieille ville. Nous entrons dans la forteresse impressionnante par le pont et la porte de Pile. Nous suivons l’artère principale Placa (Stradun) jusqu’au Palais Sponza et la Tour de l’Horloge. Puis nous passons sous les remparts et accédons au petit port de la citadelle. De là nous montons sur les remparts, par l’accès Sv Luka, avec l’intention d’en faire le tour. 
Les nombreuses marches et l’absence d’ombre ont raison de la détermination d’Emile qui redescend assez vite. Je continue dans la chaleur implacable, mais la vue en vaut l’effort. Le chemin de garde se tortille en haut des murs colossaux qui suivent le relief accidenté  et serpentent d’une tour à l’autre, en offrant une vue imprenable sur les toits de tuiles rouges, d’où émergent les principaux monuments historiques de la ville. Puis le chemin de garde surplombe la mer d’un bleu éclatant et la boucle est bouclée en une heure, avec le retour au petit port. 
Je retrouve Emile à la porte d’entrée et nous cherchons un restaurant où nous reposer et nous restaurer. Il est un peu trop tôt pour les heureux élus du Routard. Nous optons pour le premier qui accepte de nous servir un filet de loup décent. Nous croisons des nombreux groupes de touristes arborant un numéro collé sur le bras ou le tee-shirt et suivant leur guide. Ils sont descendu du gros paquebot MSN amarré dans le port de Gruz.
Nous rentrons à la marina par le bus. J’aperçois des bateaux et pense que nous arrivons à la marina, mais le bus nous arrête à l’arrêt précédent et nous devons terminer à pied. Il fait toujours aussi chaud. Désolée Emile.
Après un temps de repos, nous faisons des essais de modification du système de verrouillage de l’ancre Spade, afin de libérer le taquet pour une pendille. Le port s’est bien vidé et nous nous sentons un peu seuls, à part pour la musique boum-boum toujours présente.

Mardi 3 août / Dubrovnik – Sipanska Luka (île de Sipan)

Le gros galion en bois que nous avions vu amarré dans le bras de mer à notre arrivée, largue ses amarres et nous escorte pour notre sortie en mer.  Puis il part vers d’autres destinations. Le temps est assez gris dans la matinée, mais le soleil déchire la couverture nuageuse dans l’après-midi. 
Nous faisons route vers le petit port mignon sur l’île de Sipan dont on nous avait refusé l’accès dimanche dernier. Nous décidons de retenter notre chance et elle nous sourit. Non seulement il y a de la place, mais le préposé n’est pas en vue et il ne peut donc pas nous empêcher de nous amarrer au quai. Quand il se pointe nous sommes déjà installés depuis un bon moment et il se résout d’assez mauvais gré à nous demander 52 € de paiement pour la nuit. Il reste dans les parages et renvoie plusieurs bateaux, que les places restantes intéressent. Trois autres bateaux ont la chance d’avoir ses faveurs et sont autorisés à s’amarrer. On modifie notre amarrage pour arranger notre nouveau voisin. Il passe un coup de jet d’eau sur son pont et par mégarde m’arrose alors que je règle la hauteur des pare-battages. Il est désolé, mais se rachète en nous aidant à gonfler notre annexe avec sa batterie, après qu’on l’ait extraite du coffre et hissée sur le quai.
Nous faisons un tour du petit village fleuri et allons nous baigner dans l’eau claire de l’autre côté du quai du ferry. Nous dinons au restaurant d’à côté (celui qui est peut-être de mèche avec l’employé du port pour le choix des bateaux acceptés). Nos voisins de table sont des allemands et de nombreux congénères s’arrêtent discuter avec eux en passant. Il semble qu’il y ait une importante communauté allemande implantée sur l’île. On entend aussi parler français ça et là, mais ce sont des touristes déposés par les ferries. Nous avons particulièrement apprécié cette escale dans ce petit village qui semble typique de la Croatie, pas du tout « bling-bling » où il semble régner un esprit de communauté locale, avec même une chorale avec musiciens (on se croirait presque en Corse). Le village semble quand même vivre essentiellement du tourisme, avec plusieurs hôtels et restaurants, des hébergements chez l’habitant…. Les croates semblent être nombreux à apprécier ce « petit paradis ».

Mercredi 4 août / Sipanska Luka (île de Sipan) – Luka Pomena (île de Mljet)

Nous reprenons la petite passe que nous avons déjà emprunté trois fois auparavant, pour quitter l’île de Sipan et nous diriger vers l’île de Mljet (se prononce miette). Un coup de vent est annoncé pour la nuit prochaine. Emile tente de réserver un emplacement à quai avec pendilles auprès des restaurateurs dont il trouve le téléphone sur le guide du Routard. Mais tous refusent, ils sont complets. Nous décidons de tenter tout de même notre chance à Luka Pomena, à l’extrémité nord de l’île, dans une réserve et parc national. 
Nous nous approchons des quais des « tavernas », mais aussitôt on nous fait signe de passer notre chemin. Nous continuons jusqu’au bout. Au quai des gros yachts, même refus. Mais Emile avise un étroit emplacement sur la gauche et s’en approche. Personne ne se précipite sur nous. Nous nous incrustons entre une vedette à moteur et un navire promenade amarré parallèlement au quai. Le préposé arrive. Il commence par dire que nous devons partir. Mais il tombe sur un breton têtu et finit par accepter qu’on reste, à condition de diner au restaurant d’en face et qu’un autre bateau vienne nous coller plus tard côté tribord. Trop heureux sommes-nous d’accepter. Nous serons à l’abri pour le coup de vent.
Une équipe de cameramen filme juste devant notre bateau, une dame qui a attrapé des petits poissons dans une nasse. Puis elle les épluche et en jette un par dessus son épaule, pour les mouettes. Mais il atterrit sur le pont d’Heolia et Emile n’a pas envie de le becqueter, il le rejette à la mer et on en rit avec la dame qui dit préparer une très bonne soupe avec ses prises.
Petit tour du bord de mer. Plus tard deux voiliers pleins d’italiens viennent nous encadrer. Nous voilà bien calés…. toto va bene!
Nous dinons au restaurant Pomena. Le propriétaire est très agréable et notre repas délicieux. Nous dégustons un plat de spaghetti à la langouste. On a vu passer la pauvre bête encore vivante en direction de la cuisine quelques minutes plus tôt. Sa vie en vivier ne devait pas être très drôle, nous disons-nous. Je tente un flanc « Dubrovnik » et Emile un sorbet au citron. J’échange ma crème caramel contre sa « coupe colonel » en raison de l’alcool généreusement ajouté au citron.
Quand nous descendons dans nos quartiers de nuit, le vent ne s’est pas encore levé.

Jeudi 5 août / Luka Pomena (île de Mljet)

La nuit a été calme, protégés comme nous l’étions des vents dans le petit port de Pomena. Trois gouttes de pluie seulement, histoire de faire lever Emile pour fermer les hublots des salles d’eau. Puis le soleil revient par intermittence avec les nuages. Je vais me baigner un peu plus loin que l’hôtel au bout du quai. Je dérange un cormoran qui pratique la pêche sous-marine. Une femme fait des longueurs avec son chien. Il n’aime pas trop le clapot, mais suit courageusement.
Après déjeuner, nous achetons des billets pour le parc national. Nous suivons le sentier qui grimpe la colline puis redescend au bord du premier petit lac d’eau salée « Malo Jezero ». L’eau du lac exhibe toute la gamme des couleurs du turquoise à l’émeraude, en passant par le vert Nil, toujours cristalline. Un bonheur pour les yeux. Les cigales nous assourdissent de leur bruissements parfois stridents. Au niveau de la communication avec le plus grand lac « Veliko Jezero », là où l’eau se déverse dans un sens puis dans l’autre suivant la marée (limitée mais réelle), nous trouvons l’embarcadère des navettes, qui fonctionnent à l’électricité solaire. Nous embarquons pour une traversée du grand lac en direction du monastère bénédictin de Ste Marie. Petit tour de l’île Sv. Marija, quelques photos, une petite glace et nous sautons dans la navette pour le retour.
Emile rentre par le chemin le plus court, celui de l’aller. Je décide de faire le tour du petit lac, par l’autre côté. Le sentier est bien plus long, caillouteux,  accidenté et sinueux. Je me trompe d’embranchement pour Pomena. Peu importe, tous les chemins doivent y mener. Mais celui-ci part dans les collines et je dois bifurquer deux fois par des sentiers très très accidentés et heureusement repérés par des marques rouges, pour rejoindre enfin Pomena. J’arrive juste avant la pension Matana, le bureau d’entrée du parc se trouve de l’autre côté (voilà donc un passage pour les resquilleurs).
Je n’ai rencontré ni vipère, ni mangouste. Les premières étaient légion et les secondes ont été introduites pour en limiter le nombre. Mais elles s’attaquent aussi aux oiseaux et sont devenues à leur tour indésirables.
Le matin nous avions commandé à notre restaurateur hébergeur préféré (quai et électricité pour le bateau) une « peka » (cloche). Plat typique local cuit à l’étouffé sur des braises, sous une cloche métallique qui demande trois heures de préparation. Nous avions le choix entre chèvre et poulpe. Nous nous sommes régalés sans restreinte avec la moitié de l’énorme et savoureux plat de viande, légumes et pommes de terre. Le patron nous a obligeamment fourni un doggy bag avec les restes.

Vendredi 6 août / Luka Pomena (île de Mljet) – Lumbarda (île de Korcula)

Au revoir belle île de Mljet. Nous sautons jusqu’à l’île suivante, Korkula. Les marinas sont toutes complètes, mais quand nous pointons notre proue devant celle de Lumbarda, on nous accepte, tout au bout du ponton, là où il ne reste presque pas d’eau et où il faut manoeuvrer dans un mouchoir de poche. Merci les deux propulseurs, une fois de plus. 
Nous sommes à peine installés qu’un second bateau bien se coller à nous et, fait incroyable, il s’agit aussi d’un Moody 45DS. Ces spécimen sont suffisamment rares pour qu’on les remarque. Notre voisin est un peu plus ancien, coque gris clair, mais mât à enrouleur aussi. Il fonctionne en charter. De l’autre côté du ponton, un israélien sur son Moody aussi (mais pas deck saloon), s’extasie sur Heolia et n’en finit plus de nous vanter ses mérites… oui nous savons!
Lumbarda se situe à l’extrémité est de l’île de Korcula. Nous roulons avec notre voiture de location, jusqu’à Vela Luka à l’extrémité ouest. Puis nous revenons par le sud en passant par Blato, Prizba, Brna, Smokvica et Cara. L’île est incroyablement verdoyante, boisée et bien vallonnée. Les routes sont très bonnes. Les fonds de vallées sont couvertes de cultures dont des vignes qui donnent un vin blanc réputé. La côte sud arbore de belles résidences avec vue imprenable sur les eaux bleues de l’Adriatique. Des places de parking avec pare-soleil intégré ont été gagnées en surplomb des terrains fortement pentus. Le stationnement des véhicules semble un problème général dans ces îles. 
Nous gardons la visite de Korcula pour demain matin.

Samedi 7 juillet / Lumbarda (île de Korcula)

Avec la fraîcheur matinale, nous nous rendons à la vieille ville médiévale de Korcula. Sa topographie est comparée à une arrête de poisson. Nous entrons par la porte principale et parcourons d’abord l’arrête centrale, d’où partent vers l’est et l’ouest toutes les petites arrêtes secondaires bien orientées pour optimiser la circulation des vents. Nous empruntons ensuite certaines des étroites ruelles et faisons aussi le tour par l’extérieur. Les monuments anciens, comme les élégantes demeures se succèdent au fil des ruelles toutes piétonnes, agrémentées de plantes et d’arbres sur le pourtour. Une partie des remparts est encore présente et encadre le petit port pas très abrité. Marco Polo serait natif de Korcula, c’est du moins ce que clame cette cité.
Dans l’après-midi, nous partons explorer en voiture la côte nord de l’île de Korcula, du moins les portions où une route suit le littoral. Plusieurs petits villages incrustent la verdure de l’île. Nous passons Kneze puis Racisce, mais ensuite la route devient une piste que nous évitons d’infliger à la voiture. Nous rentrons dans les terres et reprenons la route principale jusqu’à Blato pour obliquer ensuite vers le nord et Prigradica. De là nous suivons la côte vers l’est et nous arrêtons un moment dans un petit village pour y manger une glace. En bordure de route les roches claires descendent doucement jusqu’à l’eau turquoise. 
Retour à Lumbarda en soirée et pour notre seconde nuit, puisque nous avons été autorisés à rester sur place dans la marina, malgré la présence de nombreux bateaux participant à un rallye.

Dimanche 8 août / Lumbarda (île de Korcula) – Gradac

Emile avait vu que la météo de la nuit allait être difficile, avec un bon coup de vent et il a donc tenu à mettre le bateau à l’abri dans un port bien orienté. Sauf que notre destination après Korcula était Hvar l’île réputée comme étant la plus belle de Croatie et surtout celle où toute la jet-set se serait installée. Il a téléphoné aux marinas pour réserver et a reçu partout la même réponse négative. Nous avons donc tenté notre chance sur le continent, moins exposé et nettement moins demandé. Le plan B était donc Gradac, une petite station balnéaire familiale avec juste un quai à priori bien axé. Quand nous sommes arrivés, il y restait de la place à côté d’un vieux bateau de pêche et en bout de quai, d’où des jeunes sautaient à l’eau. On pensais se mettre le long du quai à cet endroit, mais un homme nous a fait signe de venir contre le bateau de pêche et nous a tendu une pendille. Je l’ai prise et l’ai remontée jusqu’à l’avant du bateau pour m’apercevoir qu’elle menait en fait au bateau de pêche, donc inutilisable pour nous. Le gars n’était pas l’employé du port, mais il l’a appelé et le préposé s’est pointé quelques minutes plus tard. Il nous a dit de rester à cet endroit, s’est fait payer en espèces et est reparti aussi sec. Nous nous sommes amarrés comme nous pouvions au bateau de pêche pour éviter de reculer dans le quai et nous avons mis presque tous les pare-battages entre lui et nous car le vent s’était déjà levé et nous poussait bien fort contre les horribles pneus qui lui servaient de pare-battages.
Nous sommes allés faire un tour le long du front de mer flanqué de restaurants et de vendeurs d’articles de plage. La plage de gravier blanc est si étroite que les nombreux baigneurs posent leur serviette sur les trottoirs. Une grande compétition de water-polo se déroulait à grand coup de sifflets et d’applaudissements, malgré les vagues. Elle se poursuivit jusqu’à la nuit, sous de gros projecteurs, comme pour les terrains de foot.
Une vedette à moteur dont nous avions, selon son capitaine, pris la place s’était collée à nous, puis deux grosses navette à touristes sont venus s’amarrer le long du reste du quai, l’un contre l’autre et à quelques centimètre de la vedette. Ainsi coincés, et ballotés par le ressac, nous avons dû retendre plusieurs fois les amarres qui nous retenaient au bateau de pêche durant la soirée. Le vent avait bien forci et le capitaine dût surveiller l’évolution de la météo et de l’amarrage plusieurs fois durant la nuit, pas calme du tout. En fait, le quai est le rendez-vous nocturne des jeunes de la ville avec force alcools et musique, chants en choeurs jusqu’à deux heures du matin. Gradac est une escale pourtant recommandée par le guide Imray de navigation. On a connu mieux!

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