Lundi 6 au mardi 7 juin / Antibes

Enfin une bonne nouvelle: nous avons RV jeudi prochain au chantier de Cannes pour sortir Heolia de l’eau et intervention de Yann pour changer la partie mécanique (inférieure) du propulseur d’étrave. Toutes les étoiles semblent alignées, on y croit!!!!

Mercredi 8 Juin / Antibes – Golfe Juan

Nous avions prévu de faire un mouillage forain aux îles de Lérins pour arriver le lendemain matin tôt au chantier de Cannes. Mais en quittant Antibes, nous rencontrons de la houle et un avis de coup de vent vide les mouillages et remplit les ports. Pas de place à Cannes, mais heureusement non loin à Golfe Juan au port privé Camille Rayon. Nous y passons la nuit à l’abri. Effectivement, de grosses rafales hurlent dans les haubans. Le calme revient au matin.

Jeudi 9 juin / Golfe Juan – Cannes
Grosses rafales de vent dans la nuit, comme prévu. Nous quittons Golfe Juan sans regret. 
Cannes… le retour! Cannes, est la porte d’à côté, mais pas prudent de passer au plus court, l’eau n’y est pas assez profonde. Nous devons faire le tour des îles de Lérins une fois de plus. Yann nous attend près du travel-lift et rapidement nous entrons dans l’espace sous la grue et Heolia se retrouve suspendue dans les airs, puis au sol posée sur des bers. Nous avons la surprise de constater que le propulseur avant a tenté d’ingérer une sorte de filet, qui s’est révélé indigeste (car une partie pendouille à l’extérieur de la trappe). Il provient forcément d’un port, vraisemblablement celui de Palma…. Damned!
Un escalier métallique a été approché à l’arrière du bateau et nous pouvons monter à bord. Yann démonte le propulseur et remplace la partie basse (mécanique) par la neuve et il remonte le tout. Arrive le moment du test. Raté, ça disjoncte et ça continue de disjoncter plusieurs fois à la sortie et à la rentrée du propulseur. Rien à faire, mais Yann pense que le problème devrait être réglé, quand la colle sera sèche et l’ensemble rigide. La remise à l’eau est prévue demain à 14h30, que le propulseur fonctionne ou non. Yann reviendra demain matin vers 9h00. On croise les doigts.
A bord, au sec, nous profitons d’une situation en hauteur, avec vue panoramique sur tout le port et la vieille ville. Grosse nouba du côté du Palais des festivals le soir. Musique gratuite….

Vendredi 10 juin / Cannes
La galère! Nous avons passé notre temps à aider Yann à descendre et remonter le propulseur, lui dans la cale avant, Emile à la barre à appuyer sur la commande du propulseur et moi dans la coursive à ré-enclencher le propulseur au tableau électrique, à chaque fois que le disjoncteur lâchait, c’est à dire de trois à sept fois à chaque manoeuvre. On a d’abord fait ça à terre, puis après déjeuner les gars du chantier ont remis le bateau à l’eau avec le travel-lift (quelques égratignures de plus au beau wrapping bleu). Yann a pris les commandes pour amarrer le bateau au ponton juste à côté. Il y avait dix noeuds de vent (pas terrible pourtant), mais sans le propulseur avant il a dû s’y reprendre à trois fois pour arriver à entrer entre les catways, avec plein de place pour manoeuvrer. Ensuite on a recommencé à refaire descendre et monter le propulseur par accoups. Yann est parti en fin d’après midi, sans que nous ayons avancé d’un iota. Il a promis de revenir le lendemain matin. Nous restons au ponton du chantier pendant la nuit. Le moral n’est pas dans les chaussettes, mais parce qu’on n’en porte pas, par cette chaleur.

Samedi 11 juin / Cannes – Baie de Villefranche
A huit heures, Yann revient avec un collègue ingénieur. Ils reprennent les tests et cette fois, Giles identifie la source du problème. Ce sont les deux petits moteurs de la partie haute, que Yann pensait être en bon état et avait proposé de ne pas les changer. Mais ils avaient forcé et chauffaient anormalement. Pour vérifier la véracité de la thèse, ils démontent les deux petits moteurs du propulseur arrière et les installent à l’avant. Résultat, ça fonctionne…. Enfin!!!! Bon nous n’avons plus de propulseur à l’arrière, mais c’est moins grave et sa réparation pourra attendre un peu. Nous sommes sous pression à force d’attente et d’espoir déçu, avec le bip-bip strident du propulseur dans les oreilles et nous n’avons qu’une idée, partir en mer…..
Et nous partons avec délectation, en direction de l’est vers l’Italie. Nous repassons devant les îles de Lérins (noires de monde), dépassons le cap d’Antibes et Nice avec son ballet d’avions (toutes les 3 mn environ). Nous nous arrêtons dans la superbe petite baie de Villefranche sur Mer. Nous jetons l’ancre dans le cirque de verdure, constellé de grandes propriétés (surement pas bon marché) et le village aux maisons ocres serrées les unes contre les autres. Petite baignade pour tâter l’eau et vérifier la position de l’ancre.

Dimanche 12 juin / Baie de Villefranche sur Mer / Beaulieu sur Mer
Après une bonne nuit au mouillage, à tourner autour de notre ancre et le bain du matin, nous levons l’ancre et faisons un saut de puce jusqu’à Beaulieu sur Mer, en contournant le Cap Ferrat et ses luxueuses propriétés, puis le port de St Jean Cap Ferrat. Emile m’avait vanté la petite ville de Beaulieu, comme étant un « très beau lieu ». Effectivement, c’est magnifique et très prisé. Un nombre impressionnant de gros yachts sont mouillés devant le port et amarrés à quai. On nous attribue une place dans leur rangée, en raison de notre largeur imposante. Balade dans la petite ville dans l’après-midi, pour admirer les grosses demeures et la végétation luxuriante et florissante dans les rues, les jardins, les parcs. Certaines maisons sont accrochées au sommet de la falaise, qui surplombe la ville de très très haut. Vue mer imprenable, mais vertige s’abstenir.

Petite ville de Beaulieu sur Mer