Mois : juillet 2021

Semaine du 26 juillet au 1er août 2021

Lundi 26 juillet / Durrës (Albanie) – Bar (Montenegro)

Nous avons eu un visiteur clandestin cette nuit. Le félin a laissé des traces de son passage sur le pont et serait sûrement entré dans le bateau, si le grand hublot devant lequel il s’est arrêté avait été ouvert. 
Décollage tôt de Durrès. La mer a retrouvé sa couleur bleu marine et de la profondeur. Nous sommes entrés dans l’Adriatique.
Changement de drapeau au moment de passer au large de la frontière avec le Montenegro. La côte s’élève de nouveau et redevient montagneuse, surmontée d’éoliennes (Emile est content). Nous retrouvons aussi la houle avant d’atteindre Bar, notre première escale dans ce pays (nouveau pour nous). L’entrée de la baie est flanquée de réservoirs d’hydrocarbure peu esthétiques. Passé le cap, nous découvrons la ville nichée au fond de la baie et son port. Nous devons d’abord faire les formalités au port de commerce. Emile passe beaucoup de temps à rebondir d’autorité en autorité (voir son billet d’humeur). Nous obtenons le sésame, qui nous permet de nous présenter à la marina où il faut de nouveau montrer patte blanche. Quelle bureaucratie!
Petit tour au supermarché du coin en forme de soucoupes volantes et dans le centre ville, et bord de mer aux rues très arborées.
Ici la marina présente une activité quasi-normale, avec ses voiliers et yachts de toutes nationalités et des promeneurs sur les quais.

Mardi 27 juillet / Bar – Herceg Novi
Plus courte navigation que les jours précédents pour arriver aux Bouches de Kotor. La montagne est assez verdoyante, petite houle désagréable. Nous laissons à babord la bande de terre croate et entrons dans les gorges. Herceg-Novi se trouve juste après l’entrée face à nous. La quai n’est pas très long, mais il reste des places libres sur pendilles. 
Une fois installés nous partons découvrir la petite ville. Nous suivons un bon bout de la promenade ombragée du bord de mer. Elle est flanquée de restaurants et bars d’un coté. De l’autre chaque cm2 de sable ou de rocher parfois bétonné a été utilisé pour installer des parasols. Partout des gens se font dorer ou se trempent pour se rafraichir, souvent en musique. 
Nous nous lançons dans les escaliers à l’assaut de la vieille ville en direction de l’église St Michel, dont notre guide vante le fronton décoré et le glacier d’à côté. Nous admirons la décoration, mais ne trouvons pas le glacier, hélas. Nous redescendons par les ruelles de la citadelle.
Il y a beaucoup de jeunes vacanciers en maillot de bain. Mais tous semblent être du Montenegro ou des pays limitrophes, c’est un peu leur Côte d’Azur. Nous croisons peu de touristes internationaux. 
Le petit port est agité par les remous des bateaux à moteur qui entrent ou sortent « à fond la caisse », sans se soucier de faire danser ceux qui sont au mouillage ou à quai.

Mercredi 28 juillet / Herceg-Novi – Kotor
Nous nous sommes enfoncés dans le bouches de Kotor, jusqu’au fond, où se trouve la ville de Kotor. Nous avions l’impression de naviguer sur un lac suisse, en eau calme entourée de montagnes verdoyantes. De nombreuses petites agglomérations se sont installées le long du rivage, dès que le relief le permet. 
Arrivés à la ville de Kotor, nous avons trouvé une place au port avec pendilles. C’est toujours plus confortable en cas de clapotis, mais l’air et l’eau sont absolument immobiles et la chaleur étouffante. J’ai fait un tour en taxi pour confier notre lessive à une laverie, à défaut d’avoir trouvé des lave-linges disponibles. Puis petites courses, moments de récupération au bateau avec la climatisation et sortie en fin d’après-midi pour explorer les ruelles de la vielle ville. Nous avons découvert une ancienne et belle cité avec églises, palais, places et ruelles étroites aux pavés luisants. C’est magnifique.
A la nuit, les remparts qui décrivent un grand demi-cercle à flanc de la montagne autour de la vieille ville et ses fortifications basses étaient illuminés et on voyait les petites lumières blanches des gens qui les escaladaient en profitant de la fraîcheur de la nuit. Mais même sans chaleur, les escaliers sont omniprésents et ne nous ont pas tentés. Cette grosse chaleur est épuisante, mon ordinateur est tombé dans les vaps et revenu à la vie qu’après un long moment dans le frigo. La climatisation nous requinque aussi.

Jeudi 29 juillet / Kotor – Porto Montenegro

Achat de fruits au marché en face du port. Puis nouvelle exploration de la vieille ville le matin « à la fraîche ». A cette heure, on croise plus de chats que d’humains. Ils sont réputés à Kotor et se retrouvent dans les vitrines sur des tee-shirts ou en bibelots.
Nous décidons de chercher ailleurs, dans les Bouches de Kotor, un endroit plus aéré. Nous suivons la côte à notre tribord, jusque dans les moindres recoins, passons tout près des deux petites îles Gospa et Djordje proches du port de Perast. Djordje est artificielle (construite par les habitants pierre par pierre) et porte une église au dôme bleu. Un bateau de vacanciers vient juste de s’y arrêter et elle fourmille de monde. 
Nous longeons des installations d’ostréiculture sur bouées, croisons deux bacs simultanément et arrivons en vue de la « big » marina Porto Montenegro. De très loin, nous voyons trois longs mâts pointer vers le ciel. Ce sont ceux du « Black Pearl » que nous avions déjà croisé en Méditerranée. Un voilier ultra moderne de 106 m de long, 67 m de hauteur de mâts et capable de déployer 2900 m2 de voiles. Ce n’est pas le seul yacht de prestige dans cette marina créée par un riche canadien pour essayer de supplanter Montecarlo. On y trouve aussi d’immenses yachts à moteur, un bateau furtif et deux sous-marins (au sec). Les infrastructures sont à l’avenant et le personnel aussi. Un employé nous tend les pendilles et deux jeunes filles viennent ensuite prendre les papiers du bateau pour la capitainerie. Nous partons à la recherche d’une bouteille de camping-gaz pour la cuisinière et en profitons pour explorer la marina et ses abords. Aucun aspect typique ici, mais un port de luxe qui pourrait se trouver sur la Côte d’Azur ou en Californie, beaucoup de boutiques de luxe, de la verdure et des statues modernes « flashy » aux pieds démesurés.
Voir en « chronique d’Emile », quelques informations économiques sur le Montenegro.

Vendredi 30 juillet / Porto Montenegro – Cavtat

Au revoir le Montenegro, bonjour la Croatie. La route n’est pas longue pour sortir des Bouches de Kotor et atteindre Cavtat, port désigné pour les formalités d’entrée dans le pays. Une grosse lettre « Q » et un drapeau croate, indiquent le quai où les bateaux doivent s’amarrer le temps de faire les formalités. Une place est disponible, jetée d’ancre et amarrage cul à quai.

Emile effectue le circuit du combattant: police, autorité portuaire, poste pour le paiement, re-police etc…chaque bureau à un endroit différent. Même schéma qu’au Montenegro mais avec des taxes bien plus élevées, et on doit montrer nos pass sanitaires. Au retour d’ailleurs un homme réclame une somme d’argent à Emile, sous prétexte qu’il a été aidé à trouver le bureau de la police (mais pas par lui). Emile refuse et l’homme maugrée après les français , tous des radins.

La Croatie fait partie de l’Union Européenne, mais la monnaie ici est le Kuna (1 kuna = 0,13€), alors que le Montenegro qui n’est pas dans l’UE a l’euro comme monnaie ! Va comprendre, Charles …

Plusieurs bateaux sont en attente pour prendre notre place (à noter qu’un gros yacht à côté ne semble pas pressé de partir, lui et personne ne le pousse trop non plus…. il a dû « arroser »). Nous partons en évitant de peu des baigneurs totalement inconscients qui nagent en plein milieu de la zone de manoeuvres. 

Le prix des marinas sont également très cher et notamment durant le we. Nous décidons d’attendre dimanche soir pour nous rendre à la marina de Dubrovnik. Nous contournons la presqu’île et nous jetons l’ancre dans la baie de l’autre côté. Plusieurs bateaux sont au mouillage et d’autres arrivent et s’installent à distance respectable. Ce qui était moins respectable, c’est le passage à fond et très près des petites navettes, qui font danser tous les bateaux. Nous sommes aussi sur l’axe d’atterrissage des avions qui se posent à Dubrovnik assez souvent, mais ce n’est pas gênant.

Bain de mer délicieux, mis à profit pour nettoyer la ligne de flottaison d’Heolia à l’éponge. Nous restons sur place la nuit. Pas de vent, pas de risque de dérapage d’ancre et grand calme mais chaleur résiduelle importante. Très beau coucher de soleil.

Samedi 31 juillet /   Cavtat – Uvala Lopud sur l’île de Lopud

Décollage de Cavtat et cap sur Dubrovnik. Nous longeons les remparts qui protègent la vielle ville. Nous viendrons la visiter un peu plus tard. Nous continuons notre route, dépassons le bras de mer qui mène à la marina de Dubrovnik et son pont suspendu et filons vers l’île Sipan. 
Nous trouvons un très joli petit village bien abrité, Luka et nous nous rapprochons du quai où il reste de la place. Mais un homme nous fait des grands signes pour nous interdire de nous installer et nous indique des corps morts au milieu de la baie. Ce n’est pas ce que nous voulions, nous repartons. 
Nous bouclons le tour de l’île et retournons vers Sudurad un peu moins bien abrité d’après le guide, mais tant pis. Aucun comité de réception, nous nous amarrons nous-mêmes. Des voix d’hommes chantent à tue-tête des chants similaires aux chants corses. Il y a de l’ambiance au bar derrière les buissons. Quand nous avons fini de nous amarrer et de fixer la pendille, un homme arrive et nous explique que toutes les places sont réservées et que nous devons repartir. L’endroit est agité par la houle, nous le quittons sans regret. 
Nous traversons jusqu’à l’île de Lopud et jetons l’ancre dans la baie d’Uvala Lopud. Un énorme yacht est à l’ancre à quelque distance. Plus près de la côte se trouvent deux ou trois monocoques et catamarans, mais au fil du temps, un essaim de catamarans arrive, qui s’installent tout autour de nous, un peu trop près à notre goût pour les italiens, leur musique et leurs cris.
Le bain est délicieux et Emile en profite aussi cette fois.
Alors que le vent n’a pas dépassé les 3 noeuds dans la journée, voilà qu’il se lève assez violemment vers 2 h du matin. Les catamarans aux ancres sous-dimensionnées dérapent et doivent soit partir, soit se déplacer. Je dors sur mes deux oreilles, mais le capitaine veille et notre ancre Spade ne bouge pas d’un millimètre. Un catamaran passe à deux mètres de notre coque, en déroute et s’installe de l’autre côté. Au matin le calme est revenu, mais la répartition des bateaux dans la baie a totalement changé. Le méga-yacht est parti aussi. En soirée, un hélicoptère avait atterri sur son pont, peut-être le proprio qui arrivait à bord?

Dimanche 1er août / Uvala Lopud sur l’île de Lopud – Dubrovnik ACI marina

Au matin le vent s’est bien calmé dans la baie de Lopud, mais à l’extérieur il souffle bien jusqu’à 20 nds. Nous mettons le cap sur la marina ACI de Dubrovnik qui se trouve tout au fond d’un bras de mer, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville. Nous passons sous le beau pont suspendu (mais moins élégant que celui de Terenez chez nous). Nous remontons la rivière jusqu’à la marina. A l’arrivée, un « marinero » nous désigne un emplacement pas terrible (presque dans le passage) alors qu’il y a plein de places meilleures à côté, mais il ne veut pas en démordre. Il devra monter sur le bateau pour tirer à fond sur les pendilles, que nous n’arrivons pas à tendre au maximum pour mettre Heolia perpendiculaire au quai, tellement les rafales de vent de travers poussent le bateau. En plus ces pendilles sont dégoutantes et il faudra doucher le bateau après l’amarrage. Autre point négatif, la musique boum-boum à fond toute la journée, provenant du restaurant de la marina. Nous faisons un important réapprovisionnement alimentaire à la supérette de la marina. La caissière râle parce qu’Emile veut savoir si les capsules de café Nestlé du magasin sont compatibles avec la cafetière Nespresso, puis elle exige une caution de 20€ pour nous laisser partir avec le pauvre chariot déglingué jusqu’au bateau au ponton. Décidément, le client n’est pas vraiment roi dans cette marina super chère.

L’Albanie

Chroniques albanaises d’Emile,  #1

Fin 1974 j’ai été embauché comme jeune ingénieur chez Ericsson Brest mais avec une période de plusieurs mois d’apprentissage au siège social d’Ericsson à Colombes.

Avec Simone et Gwénaelle qui avait à peine 6 mois à l’époque nous avons trouvé début janvier 1975 un logement à la Garenne Colombes. Nous avons rencontré à Colombes Pierre Choupeau, un passionné de l’Albanie et par ailleurs responsable au niveau national de l’association des amitiés franco-albanaises.

Pierre nous a communiqué le « virus » ou tout au moins l’envie d’aller voir de plus près ce petit pays de la taille de la Bretagne et de 3 millions d’habitants environ également, qui expérimentait le communisme « à la chinoise » après s’être brouillée avec son voisin la Yougoslavie de Tito (non-alignée) et l’URSS (de Kroutchev ou Brejnev ?) qui voulait en faire un satellite bien soumis  comme les autres pays « de l’est ». C’est donc vers la Chine qu’ils se sont tournés, un pour s’assurer un bouclier, et  en développant une paranoia carabinée de l’invasion, soit par les russes, soit par les italiens, soit par les yougoslaves, d’où les innombrables « casemates » demi-sphères avec ouverture pour un canon, qui parsèment encore un peu partout  le paysage albanais de nos jours…

C’était une dictature communiste dont le leader (issu de la libération en 1945 du pays de l’occupation des fascistes italiens de Mussolini, allié d’Hitler) Enver Hodja n’avait pas à envier à Staline son modèle ni à Mao. Il considérait les dirigeants russes à l’époque comme des révisionnistes, pour avoir soit-disant abandonné l’idéal communiste.

Bref l’envie d’aller voir sur place, dans cette période bouillonnante d’idées post-soixante-huitardes, cette envie m’a saisi et je me suis inscrit à un voyage organisé à l’été 1975 par l’agence de voyages d’Abraham Behar, ex responsable Psu, « Peuples et Découvertes».

A l’époque on devait atterrir en Yougoslavie, puis passer la frontière entre Yougoslavie et Albanie en car.

A la frontière, première douche froide : c’était la période des pantalons « pattes d’éléphant » , interdits en Albanie, car symboles de la décadence occidentale bourgeoise . Au poste frontière nous attendait donc le nécessaire de couture pour rétrécir le bas de nos pantalons, nous nous y sommes pliés en bougonnant mais  sinon on ne rentrait pas. On nous avait suggéré d’apporter des cadeaux pour les albanais que nous rencontrerions. J’avais pris, entre autres, un disque 33t vinyl d’Alan Stivell. Mais sur la photo de la pochette il avait les cheveux longs, idem symbole de décadence occidentale… Après moulte discutaillerie, un compromis a été trouvé : le disque pouvait passer mais sans sa pochette, qui a donc fini dans la poubelle de la douane. Tout ça fut un peu « raide à avaler » mais on n’avait pas fait tout ce trajet (et payé notre voyage et séjour de deux semaines) pour rester à la porte de ce supposé paradis communiste !!!

La suite demain ….

Chronique albanaise d’Emile # 2

Une fois passée la frontière entre Yougoslavie et Albanie  le car nous déposa à notre hôtel à Durres, au Nord de l’Albanie, aujourd’hui station balnéaire la plus développée du pays, à 25 kms à l’ouest de la capitale Tirana.

Sur la route après la frontière, nous avions l’impression d’être en Bretagne dans les années 50 : des voitures à cheval, très peu de tracteurs, et encore avec des roues en fer, sans pneus, très très peu de mécanisation a priori dans les campagnes …

Dès notre arrivée à Durres vu la chaleur (du mois de juillet)  la baignade s’imposa à toutes et tous … Nous avions dans notre groupe plusieurs femmes du MLF.

Ce fut le premier clash dans le groupe et avec notre encadrant : on nous avait vanté sur tous les tons qu’en Albanie était en train d’émerger « l’homme nouveau », produit de l’altruisme du communisme et approchant donc la perfection accessible pour un être humain, débarrassé des scories du capitalisme. Nos féministes lors du bain ont poussé de grands cris car de jeunes albanais plongeaient tout près d’elles pour leur arracher leur maillot de bain ! « ah si c’est ça l’homme nouveau !!!! c’est encore pire qu’en France ! terminé nous on veut rentrer en France »… il a fallu beaucoup de diplomatie à notre encadrant pour qu’une partie du groupe (les féministes)  ne plie bagages dès le premier jour … l’encadrant  argumentant que « l’homme nouveau albanais » est en bonne voie, mais pas encore achevé !!!

Dans mon souvenir, il n’y eut plus de baignade pour le reste du séjour.

Nos visites étaient bien entendu planifiées « au millimètre même », pas question d’aller « fouiner » seuls dans des endroits non programmés. Plusieurs fois, avec un copain un peu anar comme moi, on s’est fait rattraper  par une moto de policier pour nous ramener strictement là où nous avions le droit d’aller et pas ailleurs.

Question religion on nous a dit sur place que le problème était réglé, pourtant il n’était pas rare de voir dans les chemins de campagne de vieilles dames égrainant un chapelet et qui le cachaient vite dès qu’elles nous voyaient arriver. Ils avaient transformé les églises et mosquées en salles de sports, et disaient que c’était très bien pour le basket avec ces plafonds très hauts !!!

Ils nous dirent aussi que le Vatican lançaient d’Italie en guise de bouteilles à la mer des sachets contenant du liège pour flotter et dériver vers l’Albanie avec les courants, à l’intérieur une Bible et des chewing-gums américains. Mais disaient-ils, les gens étaient tellement sevrés de la religion qu’ils ramenaient tous ces paquets trouvés sur le rivage de l’Adriatique. Bien entendu nous n’avions aucun moyen de le vérifier.

La suite au prochain numéro ….

Chroniques Albanaises #3

Quelle transition entre l’Albanie communiste des années de plomb d’Enver Hodja et l’Albanie d’aujourd’hui 2021?

La rupture avec le communisme a débuté avec la mort d’Enver Hodja en 1985, avec une situation demeurée très instable un bon moment, avec au départ d’importants  problèmes liés à la corruption et au crime organisé. Un scandale financier basé sur un système pyramidal a ruiné de nombreux albanais déjà pas très riches ….

Néanmoins l’Albanie est devenue membre de l’Otan en 2009 et est candidate à l’entrée dans l’Union Européenne, le statut de candidat officiel à l’adhésion lui a été formellement reconnu en 2014.

Personnellement je pense que ce serait une bonne chose que l’Albanie intègre l’union européenne, ce qui lui permettrait sans doute d’amorcer un développement économique, et l’adoption de pratiques « plus carrées » ; par exemple ici on vous pousse toujours à tout payer en cash, les cartes de crédit sont très peu acceptées, la monnaie nationale est le Leke et les euros pas acceptés partout.

Des investissements très très importants sont à faire : pour l’industrie, l’agriculture, le tourisme, les équipements, l’état des routes est lamentable. Je ne suis pas certain qu’il y ait en Albanie suffisamment d’argent pour tous ces développements, il faudra donc des investisseurs étrangers (si j’avais 20 ans de moins je m’y intéresserais). Pour le moment ce sont surtout les  « voisins » italiens qui semblent y investir. Par exemple la seule marina du pays a été construite par des italiens (du sud a priori…) à Orikum près de Vlores. Mais en y important aussi les habitudes de fonctionnement qui nous avaient un peu déplu en Calabre et en Sicile … Nous avons aussi rencontré des « albanais de New York » sur leur bateau à Orikum. Peut-être que la diaspora albanaise qui s’est enrichie à l’étranger pourrait mettre la main au portefeuille et investir dans leur pays d’origine ?

La marina d’Orikum par exemple souffre d’un manque d’entretien évident et on ne sent aucune velléité d’avoir un fonctionnement que nous considérerions comme normal pour un pays développé fonctionnant de manière transparente.

Le tourisme semble être une activité très importante voire exclusive par endroits, du moins sur la côte.

On a l’impression que l’Albanie est au niveau où était la Croatie il y a 15 ou 20 ans, avant l’essor important du tourisme chez eux.

Par rapport à la Grèce, il y a des ressemblances en termes de pauvreté générale et du peu d’argent pour les services collectifs. Mais autant en Grèce nous n‘avons presque jamais vu de policiers (suite aux diktats de l’Europe sans doute) , autant ici en Albanie, à Saranda par exemple ils sont omniprésents (mais très peu efficaces pour la circulation en tous cas …) et il y a des tas de fonctionnaires (douanes, contrôleurs de tout et de rien …) partout … faut bien les payer tous ces gens-là !

Semaine du 19 au 25 juillet 2021

Lundi 19 juillet / Preveza – Petriti (île de Corfou)

Départ de bonne heure pour le vrai début de nos navigations. Mer calme avec petite houle au départ. Un peu de vent ensuite. La journée s’écoule agréablement et nous arrivons au niveau de Petriti et son long banc de sable immergé et turquoise. C’est là que nous entreprenons de rentrer la grand-voile. Le moteur enroule un peu la voile dans le mât, puis se met à tourner dans le vide. Il faut ressortir la portion de voile du mât et l’affaler en entier sur le roof. En raison des lattes verticales, le « tas » déborde de tous les côtés et nous le ficelons au mieux pour entrer dans le petit port de pêche. Heureusement nous trouvons une place au quai et Emile regarde de plus près le problème et contacte un représentant de Selden, qui pourra intervenir à Gouvia demain.
Premier bain de mer divin à la petite plage de galets contigüe au port, accompagné des parfums de laurier, thym, eucalyptus et le bruissement frénétique d’une myriade de cigales. C’est exquis!A la tombée de la nuit, les bateaux de pêche locaux (assez grands) quittent tous le port en bande groupée en trainant un petit bateau en remorque, suivis par un nuage de mouettes. Nous les verrons rentrer au petit matin, sans savoir quel type de pêche ils pratiquent ni où exactement.

Mardi 20 juillet / Petriti – Gouvia (île de Corfou)

Nous avons quitté Petriti de bonne heure et nous sommes arrivés à Gouvia en fin de matinée. Ce n’était pas facile de voir devant avec le gros tas de linge qui débordait du roof, mais à deux on a pu assurer la sécurité tout de même.  A Gouvia on nous a dirigés vers le ponton Lima, lieu de refuge de tous les estropiés des mers. Là s’activent les équipes techniques du chantier pour réparer tous les petits bobos ou faire aussi les grosses réparations. 

Le correspondant d’Emile est venu assez vite. Il a regardé le problème et a annoncé qu’il y en aurait pour cinq cents euros. Puis il a éclaté de rire et à dit « non c’est tout simple ne vous inquiétez pas ». Il a envoyé deux de ses gars pour réparer. Mais quand ils ont démonté et regardé de plus près, il ont trouvé deux problèmes au lieu d’un. Vraisemblablement à la construction une goupille a été oubliée et son absence a permis le jeu d’un petit loquet qui a agrandi le trou d’une autre pièce, etc, etc…. Bref ils ont dû usiner une nouvelle pièce, remplacer un ressort (qui devra être remplacé au retour en France car ils n’en avaient pas en acier inoxydable). Puis ils ont remonté la voile et l’ont actionnée plusieurs fois. Ca fonctionne très bien maintenant. 

Nous avons décidé de rester sur place jusqu’au matin. Nous avons fait un complément d’avitaillement puis sommes allés dîner au restaurant sur le port.

Mercredi 21 juillet / Gouvia (île de Corfou, Grèce) – Saranda (Albanie)

Départ de Gouvia pour une courte navigation. Sur le « trottoir d’en face » c’est l’Albanie. Notre première escale est Saranda. Au fur et à mesure que nous progressons vers les hautes collines pelées et la ville qui s’étend assez largement au bord de l’eau, nous croisons de moins en moins de bateaux. Nous ressentons même un sentiment de solitude en approchant de la côte albanaise. La ville est surprenante, on ne voit que des immeubles, assez espacés les uns des autres, quasiment aucune maison individuelle en vue. Nous avons du mal à repérer le port. Heureusement, notre « agent », Jelja Serani est déjà au bord du quai et nous guide par téléphone et VHF vers un gros yacht, puis un petit bout de quai où sont déjà amarrés un voilier et deux grosses vedettes. La place restante est juste assez large pour nous. Nous jetons l’ancre et reculons cul à quai.  La jeune femme prend nos papiers et ceux du bateau et s’en va faire les formalités pour nous. Elle revient un bon moment après, tout est en règle. Elle nous donne gracieusement des recommandations de visite, des infos sur les supermarchés, le téléphone etc. Elle peut aussi nous louer une voiture. Nous quittons à pied le « Terminal » des ferries encerclé de grilles et barbelés et suivons la plage contigüe par une jolie promenade bordée de palmiers, jusqu’à une boutique Vodafone. Notre interlocutrice ne brille pas par son amabilité, mais nous vend une carte sim locale. Puis nous prenons possession de la Fiesta rouge que le mari de Jelija nous apporte. Pas de GPS ni de carte routière, nous partons en exploration avec la photocopie d’un vague plan touristique de la ville et du pays où Jelija a marqué les points intéressants. A Saranda le stationnement est difficile et anarchique, la signalisation routière minimaliste voire inexistante et la maréchaussée omni-présente. En périphérie de la ville on voit des maisons individuelles dont la construction d’un bon nombre semble avoir été abandonnée il y a longtemps. Nous ratons l’embranchement de Butrinti et nous retrouvons malgré nous sur la route de Gjirokastra, à l’assaut de la montagne. La chaussée de cette route principale est mauvaise et notre progression assez lente. Quand nous arrivons à un embranchement de Delvina, nous réalisons que nous n’avons pas encore parcouru la moitié du trajet. Emile décide de rentrer en passant par la « old road » de Delvina. Pauvres de nous et pauvre voiture. Pas le moindre trafic, mais une chaussée de cailloux percée de nids de poule, entrecoupés de rares restes de goudron sur des km et des km. La piste serpente dans la moyenne montagne principalement couverte de végétation sèche et rase ou de forêts d’arbres dans les vallées et les creux. Nous avons peur de casser un cardan ou crever un pneu dans ce désert. Nous passons un groupe de trois ou quatre pauvres maisons et un petit troupeau de vaches sans détecter de présence humaine. Des taons nous prennent en chasse et essaient de piquer la voiture. Nous finissons enfin par atteindre Delvina et une route relativement décente, fort appréciée. Retour au bateau derrière les grillages. La houle agite notre recoin. Nous retendons l’ancrage et les amarres, pour limiter un peu les dandinements d’Heolia qui se poursuivent toute la nuit.

Jeudi 21 juillet / Saranda

Journée à terre. Nous partons en voiture pour Butrinti situé au sud de Saranda dans un parc national. A l’aller nous prenons la route à l’intérieur des terres et passons à l’est du lac de Butrinti et des cultures luxuriantes de la vallée. Ce sont principalement des agrumes, un peu de mais et des oliviers. En route, nous devons éviter une tortue terrestre qui achève tranquillement de traverser, puis un troupeau de biquettes pas bien grasses. Nous arrivons à l’embouchure où le lac se jette dans la mer. A notre surprise, il n’y a pas de pont, mais un bac électrique, guidé par deux câbles d’acier. Il arrive justement face à nous et deux voitures débarquent. Nous suivons celle qui attendait de notre côté et montons à bord. Deux autres voitures s’incrustent aussi, pas plus, l’espace est plein. Le bac traverse aussitôt et nous débarquons sur l’autre rive quelques minutes plus tard. 
Un peu plus loin, nous prenons une piste sur la gauche. Un grand panneau publicitaire vente les avantages de la plage et du restaurant à son issue. Nous suivons plusieurs autres candidats. Des petits tas de terre attendent sur la piste qu’on veuille bien les étaler dans les trous. Bientôt notre petite caravane s’arrête devant une barrière. Puis toutes les voitures font demi-tour les unes après les autres. Nous ne demandons pas notre reste et faisons de même. Un peu plus loin en faisant une photo, je comprends que les potentiels clients sont éconduits, car le lieu appétissant est déjà bondé. C’est la période des vacances pour les albanais aussi. Par ici, une voiture sur trois est une Mercedes. Un autre tiers est partagé entre les Audis et les BMW. Le reste seulement est du tout venant. Les albanais semblent dépenser davantage pour leur véhicule que pour leur demeure. Certaines semblent abandonnées et beaucoup affichent des ferrailles en l’attente d’un étage qui ne semble pas vouloir arriver. Mais en rentrant sur Saranda, nous traversons une zone d’hôtels chics et modernes dont certains sont encore en construction.
Nous rendons la voiture, la conduite n’est vraiment pas un plaisir en raison de l’état des routes, des embouteillages en ville et du manque de civilité des conducteurs. Nous nous rendons à pied à la plage la plus proche et Emile goûte l’eau pas très claire. Je réserve mon envie pour de meilleurs lieux de baignade. 
Jelja, notre agent de Saranda Summer Tours, monte à bord en fin d’après midi comme convenu pour régler les comptes en vue de notre départ. Nous discutons un peu du pays et de son activité professionnelle. La pandémie leur a fait perdre 80% d’activité en 2020. Tous les touristes ne sont pas encore revenus cette année, mais c’est mieux.

Vendredi 23 juillet / Saranda – Orikum
Grande journée de navigation devant nous. Nous larguons les amarres à 6h30 et levons doucement la chaîne de l’ancre en raison de la proximité d’un yacht avec son parcours. Tout se passe bien et nous mettons le cap au nord. A la sortie, nous retrouvons la bonne houle qui n’avait pas cessé de nous balloter au port. La vigilance s’impose car  des parcs d’aquaculture se dressent sur notre route, loin de la côte. Un petit pêcheur dans son frêle esquif nous voit passer de très près aussi. Nous nous rapprochons de la côte en espérant y trouver moins de houle. Notre route s’en trouve rallongée d’autant. 
Toujours pas grand monde sur l’eau et aucun voilier, quelques pêcheurs près de Saranda, des gros « promène-vacanciers » et deux matelas gonflables en déshérence, aux approches d’Orikum. 
Le temps est un peu couvert, moins chaud. La côte un peu plus verdoyante par endroits.  Des complexes hôteliers sont en train de pousser ici et là. A l’approche d’Orikum des plages sont aménagées, quand la côte le permet, sinon sculptées dans les rochers. 
A notre arrivée, le « directeur » de la marina d’Orikum nous attend, flanqué  de l’incontournable policier. Il nous indique une place libre et s’emmêle un peu dans les pendilles. Celle qu’il finit par nous passer n’a pas dû voir de bateau depuis mathusalem. Elle est colonisée par tout un tas de gros mollusques et de vase qui se retrouvent malencontreusement sur notre pont. Il nous faudra laver à grandes eaux ce dernier ainsi que la baille à mouillage, pour leur rendre leur propreté. 
Orikum possède la seule marina d’Albanie (construite par des italiens). Son état présente une certaine décrépitude. Les seuls autres touristes ici semblent être des albanais de souche qui vivent à New York maintenant. Une sorte de lagune entoure la marina. Une fumée s’élève de la montagne proche. Un feu couve et à la nuit on aperçoit les braises. Heureusement il n’y a pas de vent pour l’attiser. Un énorme semi-rigide noir équipé d’un radar, qui ressemble bigrement à un « go-fast » entre au port à la nuit tombante. Les jeunes hommes qui en descendent ont aussi le physique de l’emploi. Le port est bien protégé et nous passons une nuit calme et reposante.

Samedi 24 juillet / Orikum

Emile récupère notre petite Yaris bleue et nous suivons le littoral vers Vlorë. La côte est une enfilade de plages hérissées de parasols et chaises-longues, devant des restaurants et bars. Nous croisons un flot de Mercedes et autres voitures haut de gamme qui emmènent leurs passagers à la plage, au restaurant. Ce sont les vacances et par dessus le marché le week end. Il semble quasiment impossible de trouver encore une place pour se garer le long de la route. Nous poursuivons jusqu’à Vlorë. La ville présente au centre des immeubles typiques des pays de l’est. Nous essayons de visiter le port, mais il est sous douane et notre présence n’est pas souhaitée. Seuls les ferries y accostent. 
Nous décidons de partir à l’intérieur des terres pour visiter et chercher un restaurant. Nous repassons par un carrefour où un policier s’échine à améliorer le croisement des automobilistes indisciplinés, puis s’avoue vaincu et les laisse s’imbriquer jusqu’à bloquer la circulation, sous l’oeil indifférent de ses collègues, postés un peu plus loin. 
Nous prenons la direction de Selenicë, un village un peu plus important que ses voisins sur notre carte routière. La route toute neuve que nous empruntons ne figure pas sur la carte. Nous passons un cimetière où on a installé des pare-soleil au-dessus des tombes. Nous entrons dans Selenicë et traversons sans rencontrer le moindre restaurant. A la sortie, nous pensons en avoir trouvé un, en face d’un monument imposant à la gloire de combattants. Mais c’est un bar. Nous franchissons le pont sur le lit d’une petite rivière avec l’idée de rejoindre la côte par une autre route. Mais nous tombons immédiatement sur du caillou et des nids de poules. Demi-tour on repasse le pont et sur l’autre rive, nous trouvons une autre route neuve, qui relie directement Orikum par la montagne. Elle est encore en chantier par endroits. C’est son tracé encore frais au flanc de la montagne que nous avons vu depuis la mer en arrivant à Orikum. 
Finalement, nous nous installons dans un restaurant proche de notre point de départ. Aucun plat typique albanais n’est proposé et mes quatre langoustines grillées coupées en deux dans le sens de la longueur sont bonnes mais un peu maigres à mon goût. Emile a opté pour la valeur sûre de linguines aux fruits de mer, puis le « soufflé » du dessert s’avère être une sorte de moelleux au chocolat. Petites courses à Orikum en vue de notre départ le lendemain et carburant pour la voiture de location. Une stèle mortuaire se dresse à côté des pompes, sur les routes aussi on peut en voir aux endroits où des gens ont trouvé la mort. Dans l’enceinte de la marina, se trouve encore une casemate, vestige de la paranoïa communiste.
Une noce de gens du Kosovo se tient sur une grosse vedette qui tourne dans la marina avec force musique et éclats de voix. Un policier nous confie qu’ils ont bien bu et fumé. Un peu plus tard, on le voit avec ses collègues interpeler les contrevenants. Il n’y aura pas de tapage nocturne dans la marina. On espère qu’ils auront tout de même pu finir leur fête ailleurs.

Dimanche 25 juillet / Orikum – Durrës
Peu après le départ d’Orikum la côte s’abaisse pour dessiner une simple ligne à l’horizon. La mer turquoise est absolument plate et l’horizon se perd dans la brume. Pas de vent, inutile de sortir les voiles, la traversée se fera d’un trait au moteur d’un bout à l’autre (le capitaine reste en mode « charentaises »). Durant le transit nous ne croisons qu’une seule vedette à moteur, quelques bancs de poissons qui forment des taches foncées mouvantes sur l’eau et un vol groupé de moustiques qui s’invitent à l’intérieur de l’habitacle. S’ensuit une chasse à la tapette, donc quelques individus survivront hélas pour se venger la nuit.
Durrës s’étend très largement tout au long de la baie. Le port, au bout du chenal balisé, est immense. Nous rejoignons le quai où nous attend l’incontournable agent. Ce n’est pas la place qui manque. Seulement trois voiliers sont à quai un peu plus loin. Heolia est amarré le long d’un autre quai, contre les gros pneus qui servent de protection. Emile est invité à faire les formalités avec l’agent au bout du ponton, à l’ombre.
Nous partons à pied visiter ce coin de Durrës. Le quai où nous nous trouvons donne sur un grand terrain vague que nous devons traverser. Puis nous croisons le parcours des camions qui entrent et sortent du port pour charger/décharger leur cargaison, des containers. Concert de klaxon gratuit au passage. Nous longeons ensuite les grilles du port, sortons par une passerelle et traversons un quartier aux immeubles délabrés. Nous continuons jusqu’à atteindre le bord de mer et la promenade recommandée par notre agent. Emile ne retrouve pas l’endroit où se situait l’hôtel où il a été hébergé lors de son voyage en 1975, la configuration des lieux ayant dû bien changer….Des immeubles modernes récents cotoient d’autres complètement délabrés. Durres a beau être LA ville touristique et balnéaire  de l’ALbanie doublant de population l’été, il y règne quand même pas mal de pauvreté. L’esplanade est immense. Nous avisons un restaurant et nous demandons au gentil serveur des plats typiques du pays. Il nous sert du « Tavë dheu tradicionale » (casserole de de viande, poivron, tomate et ricotta) et du « Qofte shtëpie » (sortes de bâtonnets de chair à saucisses grillés accompagnées de frites) que nous partageons. Ce n’est pas mauvais, un peu gras tout de même. Il flotte dans l’air comme une odeur d’eau croupie. En se rapprochant de la mer, nous voyons un épais amas d’algues (sortes d’herbes de Posidonie) en putréfaction sur les galets, vraisemblablement à l’origine de l’odeur nauséabonde. Nous faisons quelques photos des immeubles bizarres et des statues (assez étonnantes) du front de mer et rentrons au bateau. Selon notre agent, un projet de plusieurs milliards d’euros de capitaux arabes doit transformer complètement le port, avec une super marina dont on peut voir une vidéo en images de synthèse sur Internet. Après les chinois qui investissent en Grèce et au Monténégro, voila les capitaux arabes du pétrole qui lorgnent sur l’Albanie !!! Mais que fait l’Europe ?

Semaine du 12 au 18 juillet 2021

Mardi 13 juillet, Brest
Lâchez les fauves…. nous prenons enfin le départ. Train, puis avion d’Orly à Preveza directement, QR code en poche. Aucun problème à l’arrivée en Grèce. A la Marina Cleopatra, Heolia attend bien sage, au sec et couvert d’une épaisse couche de poussière.


Mercredi 14 juillet, Preveza
Le matin nous retournons au chantier et préparons Heolia pour son transit jusqu’à l’eau. Rapide coup de jet, test moteur et batteries, installation des amarres, sortie des pare-battages, etc. Le tracteur arrive à l’heure prévue et Heolia se retrouve prestement en remorque, puis lifté et bientôt il flotte de nouveau. Nous le déplaçons jusqu’à la place attribuée dans la marina.
Suivent plusieurs jours de formalités, nettoyage, avitaillement, petites réparations et installation d’une nouvelle ancre Spade, plus efficace que la précédente Delta.

Dimanche 18 juillet, Preveza (Marina Cleopatra/chantier – Marina centre ville)

Nous quittons la marina Cleopatra de Preveza, côté chantier et aéroport d’Aktio, pour une incursion dans la petite mer intérieure située à l’Est: le golfe Amvrakikos. Nous croisons quelques voiliers, dépassons des pêcheries et déjeunons sur ancre dans une petite baie en vue de Vonitza. Puis retour vers Preveza, où nous nous installons cette fois dans la marina du centre ville. Elle est nettement plus « classe », infrastructures modernes, allée bordée de laurier roses, accès au quai de la ville où s’alignent les bateaux de toutes les nationalités, face à une enfilade de restaurants et bars.

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